Samedi 29 juillet
EN DIRECT : conférence de presse de Vladimir Poutine à l'issue du sommet Russie-Afrique
Rencontre de Vladimir Poutine et du président de la République du Congo Denis Sassou-Nguesso
Rencontre entre Vladimir Poutine et le président de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló
Rencontre entre Vladimir Poutine et le président sud-africain Cyril Ramaphosa
Vendredi 28 juillet
Rencontre avec le président sénégalais
Réunion avec le dirigeant libyen
Rencontre avec le président centrafricain
Entretien de Vladimir Poutine et d’Isaias Afwerki
Le sommet a «confirmé» la volonté des pays africains et de la Russie d’aller vers un monde «juste, démocratique et multipolaire qui se base sur les principes du droit international universellement reconnu et sur la charte de l’ONU», a assuré Vladimir Poutine à l’issue de cette deuxième journée de rencontres bilatérales.
«Nous avons noté également notre volonté de lutter contre le néocolonialisme, les sanctions illégitimes ainsi que les tentatives de saper les valeurs traditionnelles», a ajouté le président russe. Celui-ci a en outre précisé que les chefs des délégations se rencontreraient «une fois tous les trois ans».
«Il a été prévu d’instaurer un nouveau mécanisme permanent russo-africain pour coordonner nos décisions dans la sécurité et de prendre des décisions dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme», a également annoncé le chef d’Etat russe, lors d’une intervention aux côtés d’Azali Assoumani, président de l’Union africaine et des Comores.
Déclarations de Vladimir Poutine et d’Azali Assoumani
Déclarations de Vladimir Poutine
Prix sur les marchés internationaux
«Cela n’a pas commencé avec la situation en l’Ukraine», a déclaré Vladimir Poutine, concernant l’envolée des prix frappant les produits alimentaires et énergétiques à travers le globe. Il a rappelé que cette hausse remontait à la crise sanitaire provoquée par le coronavirus. Une période durant laquelle de nombreux pays, «y compris industrialisés», ont interrompu leur production nationale et ont recouru à la planche à billets afin de soutenir leurs acteurs économiques.
«Les Etats-Unis ont effectué une émission monétaire colossale», a assuré le président russe. «Cet argent a été utilisé sur les marchés mondiaux pour acheter des denrées et les prix ont augmenté», a poursuivi le chef d’Etat. «Tout cela est lié à une politique égoïste», a-t-il fustigé. «Bien sûr, ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine stimule ces processus», a concédé Vladimir Poutine, «mais la raison principale est la faute des pays industriels, de leur politique énergétique, industrielle et financière».
«La Russie applique des efforts pour soulager le fardeau de dettes des pays d’Afrique. A l’heure actuelle, la somme des dettes annulées représente 23 milliards de dollars», a déclaré Vladimir Poutine. «Nous allons octroyer, à des fins de développement, 90 millions de plus», a assuré le président russe.
Coopération militaro-technique
«Il est temps de corriger l’injustice historique à l’égard du continent africain», a lancé Vladimir Poutine, avant de souligner que «la situation dans beaucoup de régions de l’Afrique» demeurait «instable».
Beaucoup de conflits internationaux et ethniques demeurent non réglés. Il y a des crises politiques, économiques et sociales aigües, c’est bien sûr l’héritage lourd de l’époque coloniale.
Union africaine dans le G20 et réforme du Conseil de sécurité de l'ONU
«L’Afrique est prête à résoudre les problèmes qu’on disait hors de sa zone d’intérêts», a estimé le président russe, qui affirme «respecter» et «prendre en considération» les initiatives africaines.
«La Russie a soutenu d’une manière active l’initiative de donner à l’Union africaine une place au G20. Ce serait une décision correcte, qui reflète les réalités de la distribution des forces dans le monde moderne», a-t-il ajouté, déclarant également que la Russie était prête «à considérer les propositions d’élargir la représentation des Africains dans les structures onusiennes, y compris dans le contexte de la réforme du Conseil de sécurité».
«Nous nous prononçons contre l’utilisation du sujet du climat, de la défense des droits de l’homme et du soi-disant agenda des sexes, à des fins politiques égoïstes», a déclaré Vladimir Poutine, en ouverture de la première session plénière de ce 28 juillet du sommet Russie-Afrique.
«Nous rejetons les pratiques illégitimes comme les sanctions unilatérales et les mesures restrictives, en réalité des mesures de châtiments qui endommagent les pays qui mènent une politique indépendante. Ces mesures créent des problèmes économiques mondiaux et entravent le développement. Naturellement, nous rejetons la substitution du droit international par le soi-disant ordre basé sur les règles que l’Ouest promeut», a poursuivi le chef d’Etat.
Celui-ci souligne que la Russie et l’Afrique sont unies par l’aspiration à défendre la souveraineté véritable. Une aspiration «qui ne signifie pas l’isolationnisme», mais une coopération entre Etats «égaux dans leurs droits».
Première session plénière du sommet Russie-Afrique
Jeudi 27 juillet
Vladimir Poutine reçoit les chefs des délégations au sommet Russie-Afrique
Vladimir Poutine accueille les chefs des délégations participant au sommet Russie-Afrique
Entretien entre Vladimir Poutine et le président ougandais Yoweri Museveni
Rencontre avec Maria Zakharova, représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères
Vladimir Poutine répond aux questions des journalistes
«Sur aucune des zones de combat, l’ennemi n’a eu de succès, toutes les tentatives de contre-offensive ont été interrompues», a affirmé à la presse Vladimir Poutine, interrogé sur le confit ukrainien en marge du sommet Russie-Afrique.
Le président russe a avancé des pertes «de plus de 200 hommes» côté ukrainien, en plus de dizaines de blindés qui auraient été détruits ou endommagés. «Malheureusement, nous avons eu aussi des pertes», a-t-il concédé, «mais la disproportion est considérable, puisqu’elles sont dix fois supérieures chez l’ennemi que chez nous», a assuré Vladimir Poutine, avant de saluer l’héroïsme des soldats russes.
«Nous comptons sur la Russie, aussi bien sur son secteur privé que son secteur public, pour apporter cette contribution à l’industrialisation, au renforcement du secteur privé africain dans un partenariat gagnant-gagnant», a déclaré Azali Assoumani, président des Comores et de l’Union africaine. «L’Afrique veut établir des partenariats toujours plus équilibrés et sincères entre notre continent et le reste du monde», a-t-il assuré.
«La Russie a toute sa place pour se poser en tant que partenaire majeur et nous sommes prêts à aborder avec elle toutes les grandes questions de coopération», a-t-il encore estimé, évoquant l’accélération de l’intégration économique du continent entérinée à Niamey en 2018, via la création de la zone de libre-échange continentale africaine.
«La Russie est un partenaire stratégique pour l’Afrique, avec une contribution significative dans la réduction de l’insécurité alimentaire. Elle apporte à notre continent 30% de ses approvisionnements en céréales», a souligné Azali Assoumani. «Notre action a toujours été d’aller dans le sens du renforcement de ce partenariat pour que tous les pays africains puissent en bénéficier», a-t-il poursuivi.
Ce dernier est revenu sur les inquiétudes suscitées à travers l’Afrique par la suspension de l’accord céréalier. «L’appui russe à la cause de la stabilité africaine passe aussi, à nos yeux, par la nécessaire conclusion d’une paix effective entre la Russie et l’Ukraine», a-t-il ainsi déclaré, rappelant la mission de paix africaine, menée en ce sens, entre Kiev et Saint-Pétersbourg à la mi-juin.
«Je voudrais souligner, encore une fois, que la Russie est sincèrement intéressée à développer tous azimuts et à approfondir la coopération humanitaire, commerciale et économique avec tous les pays de l’Afrique», a conclu le président russe.
Sur le plan de l’information, mettant en avant la présence des médias russes en Afrique, Vladimir Poutine a proposé «de créer un espace commun d’information dans le cadre duquel les publics russe et africain pourront recevoir une information objective et impartiale sur ce qui se passe dans le monde».
Le président russe a évoqué la possibilité de créer en Afrique des établissements scolaires en langue russe. «Je suis convaincu que la mise en œuvre de tels projets, l’apprentissage du russe et l’utilisation des standards d’éducation de notre pays va jeter les bases d’une coopération égale et mutuellement profitable», a estimé Vladimir Poutine, annonçant par ailleurs qu’une «organisation internationale» de la langue russe serait lancée l’année prochaine, invitant les pays africains à la rejoindre.
«En Egypte, avec mon collègue le président al-Sissi, nous avons abordé la possibilité du lancement, dans la région du canal de Suez, d’une zone industrielle russe», a déclaré Vladimir Poutine.
Au-delà de l’agriculture, l’énergie est également un domaine dans lequel la Russie entend développer sa collaboration avec les pays africains, a souligné Vladimir Poutine. «Nous sommes en train d’élaborer 30 projets énergétiques, dans 16 Etats africains, dont la puissance totale représente près de 3,7 gigawatts», a-t-il précisé.
«L’année passée, la Russie a récolté 156 millions de tonnes de céréales, 60 millions ont été exportées, 48 millions étaient constituées de blé», a assuré Vladimir Poutine.
«La part de la Russie sur le marché mondial du blé est de 20%, l’Ukraine moins de 5%», a asséné le président russe, après avoir donné des chiffres de la production céréalière russe et ukrainienne, respectivement 156 et 55 millions de tonnes, et dont environ un tiers des exportations étaient du blé.
«Cela signifie que la Russie apporte une contribution considérable à la sécurité alimentaire globale et est un fournisseur international fiable de produits agricoles. Ceux qui affirment que ce n’est pas la vérité, que c’est seulement l’assurance de l’accord céréalier, distordent les faits», a-t-il poursuivi, fustigeant une «pratique malsaine».
«Notre pays est capable de substituer les céréales ukrainiennes, à titre gratuit, dans les pays africains ayant les plus grands besoins», a déclaré le président russe. «D’autant plus que nous attendons cette année une récolte record», a-t-il insisté, annonçant l’envoi dans «trois mois» de cargaisons gratuites au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine ainsi qu’à l’Erythrée.
«Il y a un paradoxe. D’une part, l’Ouest impose des obstacles aux livraisons de nos céréales et engrais et d’autre part, il nous accuse de manière hypocrite de la situation de crise sur le marché alimentaire mondial», a déclaré Vladimir Poutine.
Une approche qui, selon lui, a «clairement été observée» dans le cadre de l’accord céréalier, visant à permettre à l’Ukraine d’exporter ses denrées alimentaires à travers la mer Noire. Initiative qui «initialement visait à assurer la sécurité alimentaire globale, réduire la menace de la faim dans les pays les plus pauvres, y compris en Afrique», a rappelé le président russe. Un accord qui, au cours de l’année écoulée, a permis à Kiev d’exporter 32 millions de tonnes de produits, selon les chiffres de l’ONU.
«Plus de 70% ont été envoyés dans les pays aux revenus supérieurs à la moyenne et élevés, y compris et avant tout l’Union européenne», a souligné Vladimir Poutine. «Les pays comme l’Éthiopie, le Soudan, la Somalie et un certain nombre d’autres Etats ont reçu moins de 3% du volume total, c’est-à-dire moins de 1 million de tonnes» a poursuivi le président russe.
«Nous sommes conscients de la signification de l’approvisionnement continu des pays africains en denrées. Cela est nécessaire pour le développement économique et social et pour maintenir la stabilité politique», a souligné Vladimir Poutine.
«C’est pourquoi nous allons accorder une attention particulière à nos amis africains en blé, orge, maïs et d’autres céréales, y compris en tant qu’aide humanitaire dans le cadre du programme humanitaire de l’ONU», a ajouté le locataire du Kremlin.
«L’objectif principal est de renforcer le bien-être de nos concitoyens, améliorer les conditions de vie et résoudre les questions et problèmes urgents», a déclaré le président russe Vladimir Poutine, en introduction de son discours lors de la session plénière.
Session plénière du forum Russie-Afrique
Réunion bilatérale entre Vladimir Poutine et Azali Assoumani, président des Comores
En propos liminaire, Vladimir Poutine a déclaré que la Fédération de Russie s'attendait à ce que la décision de l'entrée de l'Union africaine au G20 soit prise lors du prochain sommet en Inde.
10h00 CET
Ce 27 juillet s’ouvre à Saint-Pétersbourg la deuxième édition du sommet Russie-Afrique. Des thématiques telles que l’énergie nucléaire, l’intelligence artificielle, la souveraineté alimentaire ou encore la sécurité alimentaire seront abordées au cours des deux jours de cet événement dont le thème est «Pour la paix, la sécurité et le développement».
La première édition du sommet Russie-Afrique s’était déroulée les 23 et 24 octobre 2019 à Sotchi. Une trentaine de dirigeants africains y avaient participé. Cette année, 49 délégations de pays africains – et 17 chefs d’Etat – sont attendues à Saint-Pétersbourg, selon Iouri Ouchakov, assistant du président russe pour les affaires internationales.
Au cours de ce sommet, le président Vladimir Poutine mènera des entretiens bilatéraux avec ses homologues africains et prendra la parole, lors de la session plénière. Il doit notamment faire un discours où il détaillera sa vision des relations russo-africaines ainsi que la formation d'un nouvel ordre mondial.
La Russie a accusé les pays occidentaux, principalement les Etats-Unis et la France, d’avoir exercé des pressions «sans précédent» sur les nations africaines en vue de saper cette grand-messe des relations russo-africaines.