«A 3h05, deux drones de surface ukrainiens ont attaqué le pont de Crimée. A la suite de l’attaque, un tronçon de la chaussée du pont de Crimée a été endommagé», a rapporté dans la matinée du 17 juillet le comité national antiterroriste russe. Deux adultes sont morts et un enfant a été blessé, précise le communiqué.
«La circulation a été interrompue sur le pont de Crimée. Une urgence s'est produite dans la zone du 145e pilier depuis le territoire de Krasnodar», situé dans le sud-ouest de la Russie, a indiqué le gouverneur russe de la péninsule de Crimée Sergueï Axionov sur Telegram, sans préciser la nature de l'incident. «Les forces de l'ordre et tous les services compétents sont à pied d'œuvre», a-t-il ajouté, demandant aux automobilistes de choisir un itinéraire alternatif.
Une source rapporte à l'AFP la responsabilité du SBU
«Cette nuit, le régime terroriste de Kiev a commis un nouveau crime : il s’en est pris au pont de Crimée», a énoncé sur Telegram le président du Parlement de Crimée Vladimir Konstantinov. «Kiev ne pouvait pas ignorer que la voie routière du pont est une infrastructure uniquement civile mais cela n’a jamais arrêté les terroristes», a-t-il ajouté. «La seule chose qui puisse les arrêter, c’est de les priver de la capacité physique d’effectuer de telles attaques», a-t-il précisé, avant d'appeler à des «représailles».
Les services spéciaux ukrainiens et les forces navales sont derrière l'attaque contre le pont de Crimée réalisée à l'aide de «drones navals», a indiqué à l'AFP une source au sein des services ukrainiens de sécurité (SBU). «L'attaque d'aujourd'hui contre le pont de Crimée est une opération spéciale du SBU et de la marine», a indiqué cette source à l'Agence France Presse.
Deux parents tués, leur fille blessée
Le département de la Santé du territoire de Krasnodar a confirmé que deux personnes étaient mortes et qu’une jeune fille avait été blessée. Cette dernière a été emmenée à l’hôpital central de Temriouk, en soins intensifs.
La chaussée a été «endommagée», a déclaré le ministère russe des Transports sur Telegram, sans confirmer la présence d'éventuels dégâts au niveau des piliers de l'ouvrage.
La frappe a «probablement» été réalisée par «des drones de surface fournis par l’OTAN» a estimé Ian Gaguine, conseiller du dirigeant par intérim de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline. Il a également déclaré qu’au moment de l'attaque un appareil de reconnaissance américain se trouvait au-dessus de la mer Noire.
Conséquence de la fermeture du pont à la circulation, un embouteillage s'est formé à l'entrée du pont, mais sa longueur s'est réduite pour atteindre trois kilomètres, a affirmé l'agence de presse publique RIA Novosti tôt le 17 juillet, rapportant des informations des autorités du territoire de Krasnodar, sans préciser de quelle entrée il s'agissait. Les transports ferroviaires via le pont ont été suspendus temporairement, de même que la circulation des ferrys «entre la Crimée et le Kouban» (sud de la Russie), a par ailleurs rapporté l'agence TASS.
Inauguré en 2018, le pont qui enjambe le détroit de Kertch avait été endommagé en octobre 2022 par une puissante explosion attribuée par les autorités russes à un camion piégé par les services secrets ukrainiens. Kiev avait nié à l’époque être à l'origine de cette explosion mais, le 10 juillet 2023, Ganna Maliar, vice-ministre ukrainienne de la Défense, sur sa chaîne Telegram, avait admis la responsabilité des forces de Kiev dans l'attaque du pont de Crimée du 8 octobre 2022 : «273 jours se sont écoulés depuis notre première frappe du pont de Crimée pour nuire à la logistique des Russes.»
En juin, le pont de Tchongar, reliant la Crimée à une région du sud de l'Ukraine partiellement occupée, avait été touché par une frappe ukrainienne, selon les autorités russes. Le chef de l'administration pour la partie occupée de la région de Kherson avait déclaré par la suite qu'il n'était «plus utilisable pour la circulation», pour le moment.