«Si les Etats-Unis livrent des armes à sous-munitions à l’Ukraine, les forces armées russes seront contraintes, par mesure de rétorsion, d’utiliser des moyens de frappe analogues contre les forces ukrainiennes», a mis en garde le 11 juillet le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Ce dernier a affirmé que, consciente des risques de ces armes controversées représentent pour la population civile, la Russie s’est «abstenue de les utiliser» dans le cadre de son offensive en Ukraine. «Il est important de souligner que la Russie dispose d’armes à sous-munitions, comme on dit, pour parer à toute éventualité. En outre, elles sont plus efficaces et diversifiées que les américaines», a également déclaré le ministre russe, ajoutant que des mesures avaient été prises pour mettre à l'abri et enrichir les stocks de ces armes.
Le 7 juillet, Joe Biden a donné son accord à la livraison d'armes à sous-munitions à l'Ukraine. Ces armes à fragmentation sont pointées du doigt pour leur mode de fonctionnement. Si leur capacité à libérer une grande quantité de charges explosives sur de larges zones les rendent particulièrement efficaces contre l’infanterie, une partie de ces charges n’explosent pas à l’impact et font planer une menace certaine sur les populations civiles durant des années voire des décennies. Des milliers d'entre elles doivent être envoyées dans le cadre d'une nouvelle aide militaire américaine aux forces de Kiev, chiffrée à plus de 800 millions de dollars.
«L'adversaire n'a pas atteint ses objectifs», assure Choïgou
Lors de son intervention, Sergueï Choïgou a également évoqué les pertes subies par les forces ukrainiennes depuis le début de leur contre-offensive. Des pertes estimées au 4 juillet par Moscou à plus de 26 000 hommes et 3 000 pièces d'armement.
«Dans l’ensemble, l’adversaire n’a atteint ses buts dans aucune des directions», a déclaré le ministre russe. «De plus, nous continuons à infliger des coups à l’adversaire grâce à des missiles de longue portée sur les stocks de l’armée ukrainienne et sur les équipements militaires fournis par l’Occident, diminuant de manière substantielle le potentiel offensif de l’adversaire», a-t-il ajouté.
Cette nouvelle surenchère guerrière entre Moscou et Washington s'est engagée à la veille du sommet de l'OTAN qui a lieu les 11 et 12 juillet à Vilnius. Si pour l'heure, les Occidentaux semblent estimer que les conditions ne sont pas réunies pour accueillir l'Ukraine au sein du bloc militaire dirigé par les Etats-Unis, plusieurs d'entre eux – dont la France – se sont engagés à de nouvelles livraisons substantielles d'armes à Kiev.