«La Fédération de Russie soulèvera la question du sabotage à Nord Stream au Conseil de sécurité jusqu'à ce que les auteurs soient identifiés et tenus pour responsables», a déclaré le 11 juillet l'ambassadeur de Russie à l'ONU Vassili Nebenzia.
La Russie a regretté l'absence de transparence et de collaboration avec les autorités russes des parties concernées : «Nous attendons des autorités allemandes, danoises et suédoises qu'elles prennent des mesures concrètes pour mener une enquête objective et transparente, avec l'implication obligatoire des organes d'enquête russes». «Tout effort visant à dissimuler des traces de sabotage en mer Baltique est voué à l'échec», a prévenu Vassili Nebenzia.
Pour rappel, le 26 septembre 2022 à 2h03 du matin, le réseau reliant les champs gaziers russes à l’Allemagne a été rompu. Quelques heures plus tard, d’autres fuites ont été décelées, cette fois au nord-est de Bornholm, et rapidement qualifiées par les autorités des pays de la région d’«explosions», causées par des «sabotages». En tout, quatre fuites ont été décelées sur le réseau de gazoducs, dans les zones économiques maritimes de la Suède et du Danemark.
Des dizaines de milliers de tonnes de gaz circulaient alors dans les conduits, causant des émanations à la surface de la mer pendant plus de deux semaines.
Plusieurs hypothèses sur l'identité des commanditaires du sabotage
En février, le journaliste américain Seymour Hersh, se référant à des sources du renseignement, affirmait que la CIA était à l'origine de la destruction du gazoduc, avec l'appui de l'armée norvégienne, sur ordre direct de la Maison Blanche. Selon lui, les explosifs auraient été placés lors d'exercices de l'OTAN pendant l'été, puis déclenchés trois mois plus tard.
Selon une enquête de plusieurs médias européens publiée le 14 juin, les services secrets hollandais avaient prévenu la CIA trois mois avant les faits que les Ukrainiens projetaient de saboter le gazoduc.
Les gazoducs Nord Stream 1 et 2, devant transporter du gaz naturel de la Russie vers l'Allemagne, ont été frappés en mer Baltique par des explosions sous-marines le 26 septembre 2022, et ainsi rendus inopérants. Plusieurs pays, dont la Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis, avaient été accusés d'en porter la responsabilité, mais tous s'en étaient défendus.