A Tel-Aviv, «la police a dispersé une manifestation illégale à l’aéroport» international Ben Gourion où des manifestants ont tenté de bloquer l'accès. Celle-ci a toutefois précisé dans un communiqué séparé que la «liberté de manifester» serait garantie dans le respect de «l'ordre et la loi». La police a aussi annoncé avoir arrêté 24 manifestants dans tout le pays pour «troubles à l'ordre public».
Le projet adopté en première lecture à la Knesset
Cette journée de mobilisation intervient après le vote en première lecture par la Knesset, le Parlement israélien, d'une mesure visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur «le caractère raisonnable» des décisions du gouvernement.
La mesure a été adoptée dans la nuit du 10 au 11 juillet en première lecture par 64 voix pour, correspondant aux députés de la coalition gouvernementale, lors d'une séance agitée. Les 56 députés de l'opposition ont tous voté contre.
Annoncée peu après l'investiture du gouvernement formé en début d'année par Benjamin Netanyahou, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, la réforme judiciaire vise notamment à diminuer les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée. Ses détracteurs estiment que la réforme risque d'ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.
«Pas la fin de la démocratie»
Dans une vidéo mise en ligne sur Facebook pendant les débats dans la nuit, le Premier ministre s'est voulu rassurant en affirmant que le projet de loi n'était «pas la fin de la démocratie» mais qu'il allait «renforcer la démocratie».
«Les droits des tribunaux et des citoyens israéliens ne seront en aucun cas lésés (...). La Cour continuera à contrôler la légalité des décisions et des nominations du gouvernement», a-t-il assuré.
De son côté, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a reproché au gouvernement de ne pas tenir ses promesses : «Vous aviez promis d'aider les faibles et de protéger la sécurité d'Israël [...], vous ne faites rien d'autre que cette folie », a-t-il affirmé.
Fin mars, Benjamin Netanyahou avait décrété une pause dans le processus législatif pour permettre des discussions avec les partis d'opposition. Mais fin juin, les deux principaux chefs de l'opposition, Yaïr Lapid et Benny Gantz, ont suspendu leur participation aux pourparlers.
Le président israélien, Isaac Herzog, a appelé les parties à revenir à la table des négociations qui se déroulent sous son égide depuis le mois de mars.