«Le retour des commandants d’Azov en Ukraine depuis la Turquie n’est rien d’autre qu’une violation directe des termes des accords existants», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, regrettant de surcroît ne pas en avoir été informé par Ankara.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé sur Twitter le retour en Ukraine de plusieurs combattants du bataillon Azov, dont le commandant Denys Prokopenko et plusieurs de ses lieutenants. Ils avaient été échangés en septembre 2022 contre des prisonniers, dont l’opposant ukrainien proche de Vladimir Poutine Viktor Medvedtchouk.
Les prisonniers devaient rester en Turquie jusqu'à la fin du conflit
En vertu d'un accord avec Ankara, les combattants du bataillon Azov, interdit et classé terroriste en Russie, devaient rester en Turquie jusqu'à la fin du conflit. Dans le même temps, personne n'avait informé la Russie du transfert de militants, a précisé Dmitri Peskov.
Une telle décision est «directement liée aux échecs de la contre-offensive» a estimé le porte-parole russe, ajoutant qu’Ankara était «sous forte pression» avant le sommet de l’OTAN à Vilnius, les 11 et 12 juillet. «La Turquie elle-même, bien sûr, de cette manière, en tant que membre de l'OTAN, montre sa solidarité avec l'alliance. Nous le comprenons tous très bien.»
Les troupes russes ont encerclé Marioupol le 7 mars 2022. Les combats ont perduré à l'usine Azovstal jusqu’à la mi-mai, avant que les dernières unités ukrainiennes terrées dans ses souterrains ne se rendent aux troupes russes. Le 20 mai, l’armée russe a annoncé la libération totale de la ville portuaire.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également annoncé ce 8 juillet, lors d'une conférence de presse commune avec Volodymyr Zelensky, la visite «le mois prochain» en Turquie du président russe Vladimir Poutine. L'avenir de l'accord d'exportation des céréales ukrainiennes à travers la mer Noire, conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie, expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger, les clauses relatives aux exportations russes n'étant pas appliquées. «Nous espérons que l'accord sera prolongé», a déclaré Recep Tayyip Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec Vladimir Poutine.