L'armée israélienne a annoncé ce 5 juillet la fin de son opération militaire en Cisjordanie occupée, au cours de laquelle 12 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués, peu après avoir mené des frappes aériennes sur Gaza en «réponse à des tirs de roquettes».
Cette opération militaire, la plus importante depuis plusieurs années en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, avait été lancée le 3 juillet. Des centaines de soldats ont été mobilisés, ainsi que des drones et des bulldozers de l'armée.
«L'opération est officiellement terminée et les soldats ont quitté la région de Jénine», une ville du nord de la Cisjordanie d'où les militaires israéliens avaient commencé à se retirer dans la soirée du 4 juillet, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée.
Voiture bélier à Tel-Aviv
Douze Palestiniens et un soldat israélien ont été tués au cours de l'opération. Cent Palestiniens ont été blessés, selon le ministère palestinien de la Santé.
La ville de Jénine et le camp de réfugiés adjacent, bastion de groupes armés palestiniens où vivent 18 000 réfugiés, ont été visés à plusieurs reprises par des opérations israéliennes. Le nord de la Cisjordanie a connu une récente vague d'attaques contre des Israéliens ainsi que des violences anti-palestiniennes de la part de colons juifs.
Dans la nuit, cinq roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, autre territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas. Elles ont été interceptées, a indiqué l'armée israélienne ce 5 juillet.
«En réponse aux roquettes tirées dans la nuit depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien, des avions de combat ont frappé une usine souterraine de fabrication d'armes utilisée par l'organisation terroriste Hamas, ainsi qu'une usine de fabrication de matières premières pour les roquettes», selon l'armée.
Une source des services de sécurité palestiniens a indiqué qu'un site militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza avait été touché, sans faire de blessés.
Des armes cachées dans les mosquées ?
La veille, un attentat à la voiture bélier avait fait sept blessés à Tel-Aviv, dont deux hospitalisés dans un état grave. L'auteur, un «terroriste» habitant en Cisjordanie, a été abattu par un passant, selon le chef de la police, Yaakov Shabtai.
Le Hamas a salué cette attaque, parlant «d'une première réponse aux crimes contre notre peuple dans le camp de Jénine». Ce 5 juillet, le Jihad islamique palestinien a pour sa part évoqué une bataille «héroïque» dans ce camp. «Jénine et son camp resteront une terreur qui vous hante», a déclaré le mouvement, s'adressant à Israël.
La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a qualifié dans la soirée du 4 juillet l'opération israélienne «d'agression qui défie les lois internationales».
L'armée israélienne avait annoncé avoir frappé «un centre d'opérations conjointes» d'un groupe armé local, la Brigade de Jénine, et plusieurs cibles dont six «ateliers de fabrication d'explosifs».
«Nous agirons aussi longtemps que nécessaire pour éradiquer le terrorisme», a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, lors d'une visite le 4 juillet dans une base militaire proche de Jénine. «Nous ne permettrons pas à Jénine de redevenir un refuge pour le terrorisme», a-t-il ajouté.
190 Palestiniens tués depuis le début de l'année
L'armée a indiqué ce 5 juillet avoir arrêté 30 suspects au cours de l'opération et confisqué des armes et de l'argent destinés à des activités terroristes. Ces saisies ont été faites «dans des appartements cachés, dans une mosquée, dans des puits cachés dans des zones civiles, dans des salles de commandement militaire ainsi que dans des véhicules», a-t-elle détaillé.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a dénoncé le 4 juillet les violences en Israël et en Cisjordanie occupée. Elles «doivent cesser», a-t-il martelé. Israël a «le droit de se défendre» mais doit respecter la «proportionnalité du droit international», a par ailleurs estimé l'Allemagne. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a quant à lui appelé l'armée israélienne «à faire preuve de retenue dans son opération et toutes les parties à éviter une escalade».
Au moins 190 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'année dans les violences liées au conflit israélo-palestinien, ainsi que 26 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles. Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.