Habillés en tenue traditionnelle, pantalon sarouel, tunique noire et bonnet blanc, et arborant fièrement leur drapeau aux cinq couleurs, plusieurs centaines d'habitants druzes du Golan ont manifesté contre le projet israélien d'éoliennes dans la région.
Bloquant les routes avec des pneus enflammés, lançant des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces israéliennes, les druzes ont montré leur mécontentement face à la construction d'un champ éolien sur leurs terres agricoles, rapporte une correspondante du média libanais al Mayadeen. En riposte, l'armée israélienne a tiré des flashballs et des grenades lacrymogènes.
Seul Washington reconnaît la souveraineté israélienne sur le Golan
La police israélienne a appelé les dirigeants de la communauté druze à respecter la procédure légale de construction des éoliennes et à calmer les esprits.
Pour rappel, le plateau du Golan a été conquis sur la Syrie par l'État hébreu lors de la guerre des Six-Jours, en 1967, puis annexé unilatéralement en 1981. Une mesure qu'une résolution de l'ONU a déclarée «nulle et non avenue». Très longtemps, ce territoire occupé fut l'objet d’âpres négociations avec les autorités de Damas. Il était question de le rétrocéder à condition de normaliser les relations avec l'Etat hébreu, chose qu'avait refusé de faire Hafez al-Assad, père de l'actuel président syrien.
Il a fallu ensuite attendre 2019 et un « cadeau » de Donald Trump pour que les États-Unis se décident à être le premier pays au monde à reconnaître la souveraineté israélienne sur ce territoire. En guise de gratitude, le site d'une nouvelle localité sur le Golan a été baptisé «Trump Heights» (« les hauteurs de Trump »). En décembre 2021, Naftali Bennett, pour sanctuariser son pouvoir, décida de faire voter un plan de 282 millions d'euros pour augmenter les colonies israéliennes sur le Golan. Objectif : 100 000 habitants dans dix ans, soit une multiplication par quatre.
Or, ce territoire est également peuplé de druzes, environ 24 000, majoritairement attachés à leur origine syrienne. Ils n'ont donc pas de nationalité sur leur carte d'identité.