Les ennemis d'hier sont devenus les acheteurs d'aujourd'hui. Avec près d'un quart des ventes d'armes à destination des pays arabes, Israël sanctuarise ses nouvelles alliances.
L'Etat hébreu a enregistré une année record en 2022 sur le plan des ventes d'armes avec 12,5 milliards de dollars, dont 3 milliards rien que pour les pays arabes, relate Reuters en citant le ministre israélien de la Défense.
L'Asie et le Pacifique représentaient 30% des exportations de défense israéliennes, l'Europe 29% et l'Amérique du Nord 11%.
Le Maroc renforce son alliance militaire avec Israël
En 2021, l'armement israélien à destination de ses nouveaux alliés du Moyen-Orient et du Maghreb avait rapporté 789 millions d’euros, soit une multiplication par quatre en l'espace d'un an.
Les drones représentaient 25% des exportations de 2022, tandis que les missiles, les roquettes ou les systèmes de défense aérienne représentaient 19%, détaille Reuters. Ces ventes tendent à prouver que les accords d'Abraham sponsorisés par Washington se cimentent.
En effet, le Maroc, mais aussi Bahreïn et les Emirats arabes unis, tous deux signataires, sont friands des nouvelles technologies israéliennes. En 2022, des systèmes de défense aérienne israéliens Barak auraient été déployés au sud d'Abou Dhabi. A l'occasion d'exercices bilatéraux, un officier supérieur de la marine israélienne a été dépêché à Manama et le royaume chérifien a signé un contrat de 500 millions de dollars avec Israel Aerospace Industries (IAI) pour l’achat d’un système de défense antimissile.
D'ailleurs, Rabat, en échange de la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental par les autorités israéliennes, prévoit d'ouvrir deux sites pour la société Elbit Systems, l’une des principales sociétés de l'Etat hébreu de technologie de défense.
Israël a normalisé ses relations avec le Maroc, Bahreïn, le Soudan et les Emirats arabes unis dans le cadre des accords d'Abraham conçus par l'administration Trump en 2020. Le gouvernement Biden souhaite élargir cette alliance à l'Arabie saoudite. Riyad et l'Etat hébreu sont en négociations, mais certains dossiers sont bloqués, comme le nucléaire civil saoudien et la question des droits des Palestiniens.