Le bilan humain des inondations dans la région de Kherson demeure flou, 48 heures après la destruction partielle du barrage hydroélectrique de Kakhovka. Vingt-neuf personnes auraient été hospitalisées, a annoncé ce 8 juin la ministre du Travail et de la Politique sociale de la région de Kherson, Alla Barkhatnova. Le maire de Novaïa Kakhovka, Vladimir Leontiev, a quant à lui évoqué cinq décès, sur la chaîne YouTube «Soloviev Live».
Côté ukrainien, les autorités locales ont annoncé que la zone inondée – de part et d’autre du Dniepr – s’étendait sur plus de 600 km².
Par ailleurs, 68% des territoires submergés se trouvent pour l’heure côté russe. De part et d'autre, les opérations d'évacuation se poursuivent.
Volodymyr Zelensky s’est rendu ce 8 juin dans la région sinistrée ukrainienne. La veille, auprès des médias allemands Bild et Die Welt, le président ukrainien s’était dit «choqué» de l’absence d’aide humanitaire internationale. «L'ONU, les Nations unies et les représentants de la Croix-Rouge ne sont pas là. Toutes ces heures, ils ne sont toujours pas là», a-t-il notamment déclaré.
Un désastre aux conséquences multiples
Au-delà du danger immédiat de l’eau, la Croix-Rouge s’est alarmée de la dispersion des mines. «C'est catastrophique. Auparavant, nous savions où se trouvaient les dangers. Aujourd'hui, nous ne le savons plus», a déploré le 7 juin le responsable de l'unité Contamination par les armes du Comité international de la Croix-Rouge, Erik Tollefsen.
En amont du barrage, la situation autour de la centrale de Zaporojié est jugée «sérieuse» par le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi. Celui-ci a mis en garde contre une potentielle «fusion» des réacteurs, évoquant dans une interview à Sputnik une baisse du niveau d’eau dans le réservoir de refroidissement.
Dans la nuit du 5 au 6 juin, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones russes de la région de Kherson, a été partiellement détruit. L'effondrement du barrage de l'usine a causé de graves dommages à l'environnement, mais aussi touché les terres agricoles le long du Dniepr, qui ont été emportées. Moscou et Kiev se renvoient la responsabilité du désastre, s’accusant mutuellement à l’ONU d’avoir commis un crime de guerre et contre l'environnement.