«Je voudrais exprimer ma gratitude à nos partenaires africains qui ne se sont pas laissés entraîner dans la campagne anti-russe et qui ont adopté une position équilibrée sur la crise sécuritaire européenne», a déclaré Sergueï Lavrov, s’adressant aux chefs de mission lors d'une réception au ministère des Affaires étrangères à l'occasion de la Journée de l'Afrique.
Le chef de la diplomatie russe n’a pas manqué de tancer «l’Occident collectif», dont l’Afrique et la Russie diffèrent selon lui «fondamentalement» : celui-ci «n'a pas réussi à se débarrasser de son complexe de supériorité et cherche à perpétuer les pratiques néocoloniales», a-t-il ainsi affirmé.
La Russie et l'Afrique, «centres d'un monde multipolaire»
«En tant que centres d'un monde multipolaire, des opportunités supplémentaires s'ouvrent pour le développement de nos relations», a ajouté Sergueï Lavrov. «En tant que vrais amis, nous construisons une coopération sur la base de l'égalité, du respect du droit international et de la non-ingérence dans les affaires intérieures», a-t-il souligné. «La Russie fournit une aide honnête aux pays du continent pour renforcer leur souveraineté, assurer la sécurité et la croissance économique», a-t-il poursuivi.
La Russie entend engager un processus de rapprochement avec l’Afrique, Moscou pouvant compter sur des liens tissés du temps de l’Union soviétique, qui avait soutenu plusieurs pays africains dans leur lutte anticoloniale, en Angola, en Ethiopie, en Egypte et au Mozambique notamment. Un sommet Russie–Afrique se tiendra du 26 au 29 juillet à Saint-Pétersbourg, après une première édition en 2019 à Sotchi.
Les pays africains se sont révélés moins catégoriques que les grandes puissances occidentales face à la guerre en Ukraine. Des pays comme le Sénégal et l'Afrique du Sud se sont ainsi abstenus à l'ONU lors du vote d'une résolution condamnant l'action de la Russie. Pretoria envisage avec cinq autres capitales africaines un plan de négociation pour résoudre le conflit ukrainien.