Les forces ukrainiennes ont effectué de «multiples frappes» sur le barrage de Kakhovka dans la nuit du 5 au 6 juin, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev, qui affirme que ces frappes ont détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un «rejet d'eau incontrôlable». La ville a été inondée après la montée du niveau de l'eau.
«S'il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains», a déclaré plus tard dans la matinée, dans un communiqué sur Telegram, le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, soulignant toutefois que les vies n'étaient pas menacées et appelant à «ne pas céder à la panique». Environ 900 personnes ont été évacuées des agglomérations côtières, a ensuite rapporté le maire de Novaya Kakhovka Vladimir Leontiev en début d'après-midi.
80 agglomérations menacées, Novaya Kakhovka inondée
Il n'y a aucune menace d'inondation en Crimée en raison de la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya, a rajouté Aksenov. Et celui-ci de préciser qu'un risque existait de voir le canal de Crimée du Nord devenir peu profond. «L'eau potable est plus que suffisante», a-t-il déclaré. Des travaux sont en cours pour minimiser les pertes d'eau dans le canal, a ajouté le gouverneur de Crimée.
Le niveau d'eau à Novaya Kakhovka a atteint cinq mètres, les habitants d'environ 300 maisons sont évacués, a rapporté l'agence TASS. «Le barrage n'est pas détruit et c'est un bonheur immense», a-t-il toutefois assuré, rapportant que l'évacuation de la population n'était pas encore nécessaire.
Selon les services d'urgence, 11 des 28 travées de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya ont été détruites et 80 agglomérations pourraient se trouver dans la zone inondable. Selon l'interlocuteur de l'agence TASS, l'eau se dirige maintenant vers les îles Kazan et Pereslavsky.
Pour sa part, l'armée ukrainienne a accusé dans un communiqué la Russie d'avoir organisé une explosion sur le barrage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a convoqué d'urgence son conseil de sécurité, a annoncé le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, sur Telegram, lequel dénonce un «crime de guerre».
Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l'offensive russe en Ukraine, permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l'ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s'agit de l'une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.