A l'appel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), des membres de la diaspora arménienne ont défilé le 4 juin à Paris de la place du Trocadéro à l'ambassade d'Azerbaïdjan en soutien à la république non reconnue du Haut-Karabagh (que les Arméniens appellent l'Artsakh). Le Haut-Karabagh est une république autoproclamée de 149 000 habitants et 11 000 mètres carrés à majorité arménienne, mais revendiquée par l'Azerbaïdjan voisin.
«L’Artsakh n’a pas fait et ne fera pas partie de l’Azerbaïdjan, car telle est la volonté de notre peuple», a déclaré le 23 mai Arayik Haroutiounian, le dirigeant du Haut-Karabagh. Le plateau montagneux majoritairement peuplé d’Arméniens a déclaré son indépendance vis-à-vis de Bakou à la chute de l’URSS.
Le 25 mai au Kremlin, où se tenait un Conseil économique suprême eurasien, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'étaient entendus sur la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’autre, sous-entendant que l'Arménie renonçait aux territoires du Haut-Karabagh. Cependant, une grande partie de la population arménienne ne se range pas à cet avis.
Pour beaucoup, l’Azerbaïdjan est coupable du «blocus» du corridor de Latchine. «Présent au Trocadéro pour le droit à l’existence de l’Artsakh ! 120 000 Arméniens sont coupés du monde à cause d’un blocus inhumain imposé par l’Azerbaïdjan !», a tweeté Garo Khachikian, adjoint au maire d’Alfortville.
En un peu plus de 30 ans, ces deux voisins du Caucase se sont affrontés au cours de deux guerres. La dernière, en 2020, s'est soldée par une écrasante victoire de l'Azerbaïdjan, qui a repris d'importants territoires dans et autour du plateau. Moscou a obtenu des adversaires un cessez-le-feu, mais des affrontements éclatent régulièrement dans cette région ainsi qu’à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.