Mais où sont passés les drones Bayraktar TB2 ? Présentés comme l’arme miracle lors de leur introduction dans l’arsenal ukrainien il y a un an, ils semblent avoir pratiquement disparu du ciel, comme le rapporte Business Insider. Le media, qui s’est penché sur la question, estime qu’ils ont pratiquement tous été détruits et se cantonnent dorénavant à la reconnaissance et au pointage d’artillerie.
Alors qu’ils avaient obtenu des résultats probants au feu, notamment par l'Azerbaïdjan contre l'Arménie durant la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, et avant cela en Libye, ces drones armés sont littéralement sortis des radars.
En cause, explique Alia Shoaib pour le média américain, le développement de contre-mesures électroniques efficaces contre cet appareil sophistiqué, qui ont permis à l’armée russe d’abattre ou de neutraliser la plupart de ces appareils. En effet, le Bayraktar TB2 rentre dans la catégorie des drones moyenne altitude, longue portée (Medium Altitude Long Endurance, MALE). Relativement grand (9 mètres d’envergure) et lent (220 km/h), il constitue une cible facile une fois repérée.
Contre-mesures électroniques
A 5 millions de dollars pièce, son engagement sur un champ de bataille protégé par une défense antiaérienne efficace, notamment électronique, devient rapidement problématique. De même, le drone armé russe Orion, lui aussi de catégorie MALE, semble dorénavant bien moins présent sur la ligne de front.
A l’inverse, le drone kamikaze iranien Shahed 136 adapté selon les observateurs par l'armée russe sous le nom de Geran 2, ne coûterait que 20 000 dollars. Propulsé par un moteur deux-temps (comme une mobylette ou une tondeuse à gazon), cette «munition rodeuse», comme on désigne ce type d’appareil, d’une envergure de 2,50 mètres et d’une vitesse de 85 km/h, offre une surface d’attaque et de détection bien moindre. Tout comme sa propulsion, ses organes de visée et de guidage sont produits à partir de composants électroniques simples issus de technologies civiles standard.
Facile à produire en masse, il ne cherche pas à surclasser les défenses aériennes adverses, mais simplement à les éviter en volant bas et surtout à les saturer. Peu importe si la plupart d’entre eux sont détruits en vol dès lors que quelques Geran parviennent à toucher leur cible avec leur charge militaire de 40 à 50 kilogrammes.
Saturer les défenses
Autre avantage de ces attaques en essaim, elles épuisent les munitions, en général bien plus coûteuses, de la défense antiaérienne adverse. A titre d’exemple, un seul missile Patriot coûterait 3 à 4 millions de dollars suivant les versions.
De son côté, l’armée ukrainienne s’est aussi lancée dans la guerre aérienne sans pilote low-cost. Elle a ainsi adapté plusieurs modèles civils à des missions militaires, comme le modèle «Combo» du fabricant chinois DJI. Equipés de grenades antichars, ces drones sont envoyés par les troupes au sol et se jettent sur des dépôts de munitions, des positions de tir et autres objectifs d’importance tactique. D’autres appareils civils ont été adaptés pour larguer des grenades sur les troupes repérées par la caméra embarquée du quadricoptère, rendant inutile la protection de la tranchée.