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Nouveaux tirs à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, les négociations à Bruxelles menacées

De nouveaux affrontements ont éclaté à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour le deuxième jour de suite. Une flambée de tensions qui menace des pourparlers prévus le 14 mai à Bruxelles entre les dirigeants de ces pays du Caucase.

Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements ont éclaté à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. «Les forces armées azerbaïdjanaises ont violé le cessez-le-feu en direction de Sotk [une localité arménienne frontalière] en utilisant des drones», a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué. «Deux militaires des forces armées arméniennes ont été blessés» et l'un d'eux est dans un état critique, a-t-il ajouté.

Un soldat azerbaïdjanais avait été tué le 11 mai et quatre soldats arméniens blessés dans des affrontements à la frontière entre les deux pays, qui se disputent depuis trois décennies la région du Haut-Karabagh.

Très peu de chances de signer un accord de paix, selon Pachinian

Ces heurts interviennent alors que le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev doivent se rencontrer le 14 mai à Bruxelles, pour des discussions parrainées par l'Union européenne. Nikol Pachinian a accusé le 11 mai l'Azerbaïdjan de chercher à «saper les pourparlers» prévus à Bruxelles, estimant qu'il y avait «très peu» de chances de parvenir à signer un accord de paix avec Ilham Aliev au cours de cette réunion. Le projet d'accord «est encore à un stade très préliminaire et il est trop tôt pour parler d'une éventuelle signature», a-t-il expliqué.

Cette réunion fait suite à d'intenses discussions pendant quatre jours début mai à Washington entre des délégations arménienne et azerbaïdjanaise, sous les auspices des Etats-Unis. Le Kremlin a fait valoir qu'il n'existait aucune autre base juridique que celle élaborée avec l'aide de la Russie.

Les deux ex-républiques soviétiques du Caucase se sont affrontées dans deux guerres au début des années 1990 et en 2020 pour le contrôle du Haut-Karabagh, une région montagneuse majoritairement peuplée d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan il y a plus de trois décennies. A l'issue de la courte guerre qui a vu à l'automne 2020 l'Azerbaïdjan reprendre des territoires dans cette région séparatiste, Bakou et Erevan ont conclu un cessez-le-feu promu par la Russie. Depuis, des soldats russes de maintien de la paix sont déployés dans cette région, mais l'Arménie dénonce régulièrement des tirs de l'Azerbaïdjan.