Des centaines de roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers Israël ce 10 mai, peu de temps après de nouvelles frappes israéliennes ayant fait cinq morts dans le territoire palestinien, portant à 20 le nombre de personnes y ayant péri depuis la veille.
Il s'agit de l'escalade la plus importante entre des groupes armés palestiniens et Israël depuis août 2022.
Des sirènes d'alerte à la roquette ont retenti dans le secteur de Tel-Aviv, a constaté une journaliste de l'AFP, tandis que d'autres se sont déclenchées dans les villes de Sdérot, Ashdod et Ashkelon. Les services de secours n'ont pas fait état de blessés.
Des centaines de roquettes sur Israël
D'après l'armée israélienne, plus de 270 roquettes ont été tirées depuis Gaza.
Dans un communiqué commun, les groupes armés à Gaza ont indiqué avoir tiré «des centaines de roquettes» vers Israël, promettant à l'«ennemi» «des jours sombres» en cas d'escalade. «La résistance est prête pour toutes les options», ont-ils affirmé.
Le Jihad islamique, visé par les frappes israéliennes depuis le 9 mai, avait promis en matinée une «réponse de même ampleur que les crimes contre notre peuple et nos combattants».
A Gaza, le ministère de la Santé a fait état de cinq morts ce 10 mai dans les raids israéliens. La veille, 15 personnes, dont quatre enfants, avaient péri, d'après cette source. Le Jihad islamique, qualifié de «terroriste» par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, a annoncé que plusieurs de ses combattants avaient été tués.
L'armée israélienne a indiqué avoir ciblé ce 10 mai des infrastructures de lancement de roquettes et d'obus de mortier appartenant au mouvement, après avoir visé des combattants.
Contrôlée depuis 2007 par le Hamas, la bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où sont entassés 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien depuis 16 ans, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
La Ligue arabe condamne les «crimes généralisés israéliens»
«Tout le monde est anxieux et peu de gens sont dans la rue. J'ai l'impression qu'une guerre va éclater, il y a de la tension et de la peur», a déclaré à l'AFP Monther Abdallah, un habitant de Gaza de 50 ans.
Autour du territoire palestinien, les habitants des localités israéliennes ont trouvé refuge dans des abris et les écoles sont fermées dans un rayon de 40 kilomètres du territoire palestinien, selon la radio publique israélienne.
Amos Guetta, un résident d'Ashkelon de 58 ans, a confié à l'AFP être à la fois «angoissé et satisfait que quelque chose soit fait pour empêcher» les tirs de roquettes.
«Nous sommes prêts pour une possible opération renforcée et des frappes fortes sur Gaza», a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahou, lors d'une réunion avec des responsables du sud d'Israël.
La Ligue arabe, qui a tenu une réunion extraordinaire sur le sujet, a condamné «fermement» les «crimes généralisés israéliens».
Des échanges de tirs avaient déjà eu lieu entre Gaza et Israël la semaine dernière, déclenchés par la mort dans une prison israélienne d'un responsable du Jihad islamique en grève de la faim.
130 morts palestiniens en 2023
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU.
Les nouvelles violences interviennent deux ans jour pour jour après le début d'une guerre de 11 jours entre Israël et des groupes armés à Gaza.
En Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, deux membres de la branche armée du Jihad islamique ont été tués dans la matinée du 10 mai lors d'une incursion israélienne près de Jénine (nord).
Depuis début 2023, au moins 130 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.