La police serbe a arrêté, tôt ce 5 mai, l'auteur présumé d'une nouvelle fusillade lors de laquelle huit personnes ont été tuées et 14 autres blessées, a annoncé le ministère de l'Intérieur. «A l'issue d'une ample chasse à l'homme, des membres du ministère de l'Intérieur ont arrêté U.B., né en 2002, dans la région de Kragujevac», en Serbie centrale, indique le ministère dans un communiqué. La même source a précisé que tous les blessés ont été hospitalisés.
Cet homme est soupçonné d’avoir, la veille au soir, ouvert le feu à l'arme automatique depuis un véhicule en mouvement dans trois villages près de Mladenovac – à une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale – avant de prendre la fuite.
600 agents des forces de l’ordre déployés
Au lever du soleil, de nombreux policiers quadrillaient le secteur, survolé par un hélicoptère équipé d'un projecteur à la recherche du tireur, selon un photographe de l'AFP sur place. D'après la RTS, environ 600 agents des forces de l'ordre ont été déployés, dont des membres d'une unité spéciale antiterroriste. La police a barré la route d'accès à plusieurs villages. Bratislav Gasic, ministre serbe de l'Intérieur, a qualifié les faits d'«acte terroriste».
Cette nouvelle tuerie survient moins de 48 heures après une fusillade dans une école de Belgrade qui a fait neuf morts, dont huit enfants. Sept autres personnes, dont deux enfants qui ont subi une série d’opérations chirurgicales, se trouvent encore dans un état critique. Ce premier drame a provoqué un choc dans ce pays où de tels événements sont rarissimes malgré une importante quantité d’armes à feu en circulation.
Un permis est obligatoire pour posséder des armes à feu en Serbie. Dans le cas de la fusillade à l’école primaire Vladislav Ribnikar, le jeune tireur de 13 ans a utilisé le pistolet de son père, un médecin réputé qui a lui aussi été interpellé. Suite à ce drame, le ministère de l'Intérieur a annoncé le 4 mai des contrôles aux domiciles afin de vérifier si les armes étaient gardées dans des coffres-forts, conformément aux règles en vigueur. Les contrevenants verront leurs armes confisquées.
La Serbie, un pays en état de choc
Suite à ce premier carnage, débutent ce 5 mai en Serbie trois jours de deuil national. Le président serbe Aleksandar Vucic a déploré «l'un des jours les plus difficiles dans l'histoire contemporaine» du pays. Le patriarche Porfirije, chef de l'Eglise orthodoxe serbe, a quant à lui qualifié la fusillade à Belgrade de «catastrophe comme il ne s'en est jamais produit dans notre nation et notre patrie», alors que des messes pour les victimes ont été célébrées dans les églises de la capitale.
Tout au long de la journée du 4 mai, des milliers d'habitants sont venus déposer des fleurs, des jouets, des messages, et ont allumé des bougies devant l'école Vladislav Ribnikar, dans le centre-ville de Belgrade, où le carnage a eu lieu. Des veillées aux chandelles ont également eu lieu à Zagreb, en Croatie, et à Banja Luka, en Bosnie.
Outre-Atlantique, la star de la NBA Luka Doncic, dont une grande partie de la famille est originaire de Serbie, s'est engagée à participer au financement des obsèques des victimes. Le meneur slovène de 24 ans, qui joue aux Dallas Mavericks, souhaiterait également financer les mesures de soutien psychologique à destination des enfants rescapés du drame et du personnel de l'école, a précisé la chaîne de télévision sportive américaine ESPN, citant un porte-parole de la fondation du joueur. Une série d'annonces faite avant cette nouvelle tuerie qui endeuille le pays.
L’impact de ces deux fusillades coup sur coup est tel que, ce 5 mai, le président serbe a annoncé un vaste plan de «désarmement» de la population du pays. «Nous allons procéder à un désarmement presque complet de la Serbie» a déclaré Aleksandar Vucic, lors d'une conférence de presse retransmise en direct.