Des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza ont fait un mort et cinq blessés, avant une trêve entrée en vigueur à l'aube et devant mettre fin à 24 heures d'échanges de tirs entre groupes armés de Gaza et Israël, ont rapporté des sources palestiniennes.
Cette nouvelle flambée de violence survient après le décès de Khader Adnane, un responsable de l'organisation Jihad islamique qui était en grève de la faim depuis près de trois mois dans une prison israélienne.
Le Jihad islamique a annoncé une trêve dans la matinée du 3 mai. Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.
Une médiation étrangère
«Nous sommes parvenus à établir une accalmie et les deux parties y ont répondu à partir de ce matin», a également déclaré à l'AFP une source de sécurité égyptienne, sous couvert d'anonymat.
Le Qatar et l'ONU, autres médiateurs traditionnels entre organisations palestiniennes et Israël, sont également intervenus pour établir un retour au calme, à partir de 4h (1h GMT), ont déclaré des sources du Jihad islamique et du Hamas à l'AFP.
Les dernières sirènes d'alerte à la roquette ont toutefois retenti dans des localités israéliennes près de la bande de Gaza aux environs de 5h30 (2h30 GMT), a rapporté l'armée. D'après des témoins à Gaza, plusieurs roquettes ont été tirées vers le sol israélien à ce moment-là.
«Ce cycle de confrontation est terminé mais la marche de la résistance continue et ne s'arrêtera pas», a affirmé Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, dans un communiqué. «Nous soulignons, comme nous l'avons dit à tous les médiateurs qui sont intervenus, la nécessité de remettre le corps du martyr Khader Adnane à sa famille», a pour sa part déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un communiqué.
100 roquettes tirées vers Israël
Originaire de Cisjordanie occupée, Khader Adnane avait entamé une nouvelle grève de la faim dès le début de son incarcération le 5 février et est devenu le premier détenu palestinien à y succomber, à l'âge de 45 ans, d'après le Club des prisonniers palestiniens.
Il avait été inculpé en raison de son implication au sein du Jihad islamique et pour des discours en soutien à une «organisation hostile», a déclaré à l'AFP un responsable israélien sous couvert d'anonymat.
Emprisonné à de nombreuses reprises par Israël, Khader Adnane avait entamé plusieurs grèves de la faim et était devenu un symbole pour les Palestiniens.
La cour d'appel militaire avait rejeté sa demande de libération, d'après le responsable israélien.
Depuis la matinée du 2 mai, quelque 100 roquettes ont été tirées par des groupes armés de Gaza vers Israël, selon le Jihad islamique. Deux sont tombées dans la ville israélienne de Sdérot et trois personnes y ont été blessées par des éclats d'obus, selon des secouristes.
Dans la nuit, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes sur Gaza, territoire sous blocus israélien depuis la prise de contrôle du Hamas islamiste en 2007. Une personne est morte et cinq autres ont été blessées, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.
La diplomatie européenne en faveur du droit d'Israël à se défendre
L'armée israélienne a notamment visé un camp d'entraînement, un entrepôt d'armes et un tunnel souterrain du Hamas, qu'elle tient pour responsable de toutes «les activités terroristes» menées à Gaza. «Il en verra les conséquences», a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé le 2 mai sa préoccupation lors de sa première rencontre avec le ministre des Affaires étrangères israélien, Eli Cohen, à Bruxelles. Il a souligné l'engagement de l'UE en faveur du droit d'Israël à se défendre, mais a rappelé que «toute réponse doit être proportionnée et conforme au droit international», a indiqué son porte-parole.
Toujours le 2 mai, l'épouse de Khader Adnane, Randa Moussa, a affirmé ne pas vouloir de tirs de roquettes et de frappes sur Gaza en réaction au décès de son mari. «Nous ne voulons pas qu'une goutte de sang soit versée», a-t-elle déclaré.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, incluant 12 membres du Jihad islamique selon le mouvement, et au moins 19 enfants d'après l'ONU. Environ 200 roquettes avaient été tirées par le Jihad islamique de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.