Des milliers d'Israéliens se sont rassemblés le 1er avril à Tel-Aviv pour la 13e semaine consécutive de protestation contre le projet de réforme de la justice, malgré la «pause» dans le processus législatif décidée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Brandissant des drapeaux israéliens, les manifestants ont défilé dans le centre de la ville en scandant «démocratie» et en portant des pancartes contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou, l'un des plus à droite qu'ait connu Israël. Les forces de l’ordre ont fait usage de canon à eau pour disperser les manifestants. Des rassemblements plus modestes ont eu lieu dans d'autres villes du pays.
Depuis l'annonce du projet de réforme début janvier, des dizaines de milliers d'Israéliens manifestent toutes les semaines pour dénoncer le projet et conspuer le gouvernement formé en décembre par Benjamin Netanyahou.
Opposé au texte, le ministre de la Défense toujours en fonction malgré l'annonce de son limogeage
Une «pause» législative a été annoncée le 27 mars par Benjamin Netanyahou pour donner une «chance [...] au dialogue», après une journée d'intensification de la contestation, un début de grève générale et l'apparition de tensions au sein de la majorité, déclenchées notamment par l'annonce du limogeage du ministre de la Défense, Yoav Gallant. Ce dernier s'était prononcé en faveur d'une «pause» dans le processus législatif.
Une rencontre a eu lieu le 28 mars entre des représentants de la majorité et des deux principaux parti de l'opposition, dans le cadre d'une médiation sous l'égide du président Isaac Herzog. Plusieurs analystes politiques et responsables de l'opposition se montrent toutefois sceptiques quant aux chances de succès de la médiation présidentielle.
Yoav Gallant, qui n'a pas encore reçu la lettre officielle de limogeage requise par la loi, continue à exercer ses fonctions normalement au sein du gouvernement.
Pour le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Les détracteurs de la réforme estiment au contraire qu'elle risque de mettre en péril les principes démocratiques en usage en Israël en faisant sauter des garde-fous. Ils craignent qu'elle ouvre la voie à une dérive autoritaire.