International

A leur tour, les écologistes disent non à un rendez-vous chez Borne sur l'après-retraites

Les écologistes déclinent la proposition de rendez-vous avec Elisabeth Borne pour évoquer l'après-réforme des retraites, jugeant qu'il faut «apaiser» le pays par le retrait ou la suspension du projet. Ils rejoignent le boycott de LFI et du PCF.

Le chef du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Marine Tondelier ainsi que les patrons des groupes écolos à l'Assemblée et au Sénat, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard, refusent le 1er avril de «participer à l'exercice de communication» d'Elisabeth Borne, chargée par Emmanuel Macron de bâtir un programme de gouvernement et un programme législatif.

Ils refusent donc le rendez-vous avec le Premier ministre. Elisabeth Borne a convié à partir de la semaine prochaine les groupes parlementaires et partis dans le but «d'apaiser le pays [et] dialoguer avec tous les acteurs sur la méthode».

Mais vouloir ainsi «tourner la page» semble «hors sol et déconnecté de l'état de nerfs» des Français, estime Marine Tondelier, selon qui «le pays n'y est pas prêt et nous non plus». «Il faut faire les choses dans le bon ordre», considère aussi le député Guillaume Gontard, rappelant la rencontre fixée le 5 avril entre l'intersyndicale et le chef du gouvernement, puis la décision le 14 avril du Conseil constitutionnel sur la réforme et la demande de référendum d'initiative partagée (RIP).

Cyrielle Chatelain rappelle les «concertations» déjà menées par Elisabeth Borne depuis l'été dernier : il s'est agi à chaque fois de «mettre en scène le dialogue sans jamais écouter et bouger». «La nouvelle méthode doit s'incarner» dans les faits, plaide-t-elle. Au sein de l'alliance de gauche Nupes, seuls les socialistes n'ont pas encore fait connaître leur position sur ce nouveau cycle de rendez-vous à Matignon.

Les parlementaires communistes sont par ailleurs à l'initiative d'un «cortège républicain» le 4 avril au matin, de l'Assemblée à l'Elysée, pour demander au président le retrait de la réforme. Les écologistes ne devraient pas s'y joindre, ne voulant pas «s'en remettre à un seul homme» mais plutôt s'appuyer sur «les institutions».

Ils demandent en revanche «un rendez-vous dans un autre cadre avec la Première ministre pour parler du maintien de l'ordre, du climat de violence à l'égard des militants écologistes et du nécessaire apaisement».

La gauche, mais aussi la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature et encore le Conseil de l'Europe, critiquent la réponse policière aux manifestations contre la réforme des retraites ou au rassemblement le week-end dernier contre les «mégabassines» à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), marqué par de violents affrontements.