«Je pense qu'il est temps que l'Union européenne envisage sérieusement de fournir des fonds européens pour ce type de projets», a déclaré le 31 mars le chef du gouvernement grec à l'AFP, en marge d'une visite le long de la frontière avec la Turquie, à Feres (nord-est). «Nous contribuons à la sécurité européenne et nous contribuons également à une politique d'asile européenne [...] plus efficace», a-t-il fait valoir.
Athènes a décidé de prolonger de 35 kilomètres d'ici un an cette clôture métallique de cinq mètres de haut qui court le long du fleuve Evros marquant la frontière avec la Turquie. La clôture est actuellement longue de 37,5 kilomètres, selon les données du gouvernement qui ambitionne de la prolonger ensuite de 100 kilomètres supplémentaires d'ici 2026.
Le Premier ministre grec a affirmé à plusieurs reprises que même sans fonds de l'UE, le financement de cette extension, évaluée à quelque 100 millions d'euros, serait pris sur le budget national.
«Il n’y a pas d’argent dans le budget de l’UE pour cela»
Rappelant qu'il s'agissait d'«une frontière extérieure de l'Union européenne», Kyriakos Mitsotakis a assuré que cette clôture décriée notamment par les ONG de défense des droits des migrants était «une contribution significative» pour parvenir à «un nouvel accord sur l'immigration et l'asile» car elle permet de protéger une frontière extérieure.
Le débat sur le financement de telles clôtures pour lutter contre l'immigration irrégulière a resurgi lors d'un sommet des 27 en février. L'Autriche a réclamé que le budget européen serve à renforcer la clôture érigée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie.
Pourtant en janvier, la Commission européenne avait réitéré son opposition au financement par l’UE de murs ou de clôtures. «Il n’y a pas d’argent dans le budget de l’UE pour cela. Si nous devions dépenser de l’argent pour des murs ou des clôtures, il n’y aurait pas d’argent pour d’autres choses», avait déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson.
En octobre 2021, 12 pays, dont la Grèce, avaient demandé que l'UE finance ce type de mur, pour répondre aux arrivées de migrants via la Biélorussie.