Le président américain Joseph Biden a annoncé le 20 mars dans un communiqué avoir promulgué une loi qui permet de déclassifier des documents concernant les origines de la pandémie de Covid-19 apparue en Chine.
«Nous devons aller au fond des choses en ce qui concerne les origines de la pandémie de Covid-19 pour assurer que nous saurons mieux prévenir les pandémies futures», a-t-il déclaré, assurant que son administration allait «déclassifier et publier le plus d'informations possible», dans le respect toutefois de la «sécurité nationale».
Porté au départ par l'opposition républicaine, ce texte a finalement fait l'objet d'un consensus avec les démocrates, puisqu'il a été voté à l'unanimité de la Chambre des représentants, désormais à majorité conservatrice. Ce consensus est notable dans la mesure où la pandémie et sa gestion ont creusé des clivages partisans particulièrement profonds aux Etats-Unis, que ce soit sur la vaccination ou les restrictions sanitaires.
Le directeur de la police fédérale Christopher Wray a récemment estimé qu'un accident de laboratoire à Wuhan en Chine était «très probablement» à l'origine de la pandémie de Covid-19, peu après qu’une hypothèse similaire a été avancée par le ministère américain de l'Energie.
Pékin a vigoureusement contesté l'hypothèse du ministère américain de l'Energie, s'estimant «sali» par ces nouvelles accusations. «Il convient de cesser d'agiter cette théorie d'une fuite de laboratoire, d'arrêter de salir la Chine et d'arrêter de politiser la recherche des origines du virus», a affirmé une porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Mao Ning.
L'Organisation mondiale de la santé, qui avait jugé en juin 2022 que la thèse d'un virus échappé d'un laboratoire méritait des études plus approfondies, avait demandé aux Etats-Unis de partager les informations dont ils disposent. La revue scientifique The Lancet avait de son côté regretté, en septembre 2022, le manque de transparence de Washington comme de Pékin sur l'origine du coronavirus.
La communauté scientifique reste divisée entre les tenants de l'hypothèse d'une transmission par animal intermédiaire et ceux qui défendent la thèse de la fuite accidentelle d'un laboratoire de Wuhan.