Vladimir Poutine s'est dit «ouvert» à des discussions sur le plan de paix chinois pour l'Ukraine avec Xi Jinping, qui a en retour salué les «relations étroites» entre la Russie et la Chine, au début d'une visite de trois jours ce 20 mars à Moscou.
«Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect», a déclaré le président russe au début d'un entretien avec Xi Jinping retransmis à la télévision russe.
De son côté, le président chinois, qui a qualifié d'emblée Poutine de «cher ami», a salué les «relations étroites» entre Pékin et Moscou, qui ont une «coopération stratégique globale», selon la traduction officielle en russe de ses propos. Le Kremlin a fait savoir que leur tête-à-tête «informel» serait suivi d'un dîner, avant des discussions plus officielles le 21 mars, avec la signature attendue d'accords devant approfondir la coopération russo-chinoise.
Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociations
Dans un article paru dans le journal russe Rossiyskaya Gazeta, Xi Jinping a présenté son déplacement comme un «voyage d'amitié, de coopération et de paix». «Nous avons beaucoup de tâches et d'objectifs communs», a déclaré le président russe. Dans un article publié le 19 mars dans Le Quotidien du peuple, Vladimir Poutine a pour sa part estimé que les relations russo-chinoises avaient «atteint le point culminant de leur histoire».
Une feuille de route en 12 points
La veille de la rencontre entre les deux dirigeants, Washington s'est dit fermement opposé à une éventuelle proposition de cessez-le-feu en Ukraine, qui pourrait résulter de la rencontre entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. Lors d'une interview accordée à Fox News, le porte-parole du Conseil national de sécurité des Etats-Unis, John Kirby, a en effet qualifié toute initiative de la sorte d'«inacceptable» dans la situation actuelle.
La Russie et la Chine «sont deux pays qui s'opposent à l'ordre international fondé sur des règles que les Etats-Unis et tant de nos alliés et partenaires ont construit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», a notamment déclaré John Kirby.
Fin février, le président des Etats-Unis Joe Biden avait indiqué sur la chaîne ABC ne voir dans ce plan rien «qui puisse bénéficier à qui que ce soit d'autre que la Russie». Le représentant de la diplomatie européenne Josep Borrell s'était montré de son côté plus prudent, évoquant un plan qui «n'est pas un plan de paix», sans pour autant le «rejeter». Les points qu'il a présentés comme intéressants concernent les considérations sur «l'utilisation des armes nucléaires, les échanges de prisonniers».
Pékin a proposé le 24 février dernier une feuille de route en 12 points pour tenter de mettre fin au conflit en Ukraine. Officiellement neutre, la Chine a ainsi appelé au «dialogue» entre les pays en promouvant le respect de la souveraineté des deux Etats, le retrait des sanctions unilatérales et également la fin de la surenchère guerrière. Si en Occident cette proposition a été accueillie avec plus ou moins de scepticisme, la Russie avait apprécié les efforts de médiation chinois.