Les militants, qui ont récemment pris le contrôle du campus de l'Université du Missouri-Columbia, espéraient que leur action ferait grand bruit dans le paysage médiatique américain. Toutefois, les médias américains se sont massivement concentrés sur la vague d'attentats sanglants qui a frappé la France le 13 novembre, relayant ainsi au second plan les protestations de défenseurs de la cause noire qui dénonçaient les injustices raciales dont les Afro-Américains sont victimes aux Etats-Unis.
«Intéressant de voir comment les journaux couvrent les attaques terroristes de Paris mais ne disent rien sur l’attaque terroriste à Mizzou [l'Université du Missouri-Columbia]», déplorait un tweet. «Il n’y a pas de hiérarchie de l’injustice. Nous nous battons pour Mizzou, prions pour Paris et cherchons en même temps la justice pour Sandra Bland [une jeune noire morte en prison dans des circonstances floues]», a estimé un autre activiste.
Des étudiants du campus, ainsi que des militants du mouvement Black Lives Matter ont mené des actions de protestations vis-à-vis d'incidents racistes qui n'avaient, selon eux, pas été pris au sérieux par les autorités universitaires.
Une croix gammée avait été dessinée avec des déjections et des étudiants blancs avaient placé des boules de coton à proximité du Centre pour la culture noire. La police avait également arrêté un jeune homme de 19 ans qui avait, apparemment, menacé de tuer des étudiants noirs sur les réseaux sociaux.
Début novembre, le président de l'association des étudiants de l'Université de Missouri-Columbia, Payton Head, a été poussé vers la sortie après fait état d'une soi-disant menace du Ku Klux Klan sur le campus qu'il savait fausse.