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Au moins huit morts dans la fusillade contre un lieu de culte des Témoins de Jéhovah à Hambourg

Selon la police allemande, la fusillade qui a eu lieu le 9 mars au soir dans un local des Témoins de Jéhovah a fait au moins huit morts. Un ancien membre de la communauté est soupçonné. Le chancelier Scholz a dénoncé un «acte de violence brutal»

La police allemande a fait état le 10 mars d'un bilan de huit morts dans la fusillade visant un local des Témoins de Jéhovah, dont  l'auteur présumé de la tuerie, qui selon la même source est un ancien membre de cette communauté. Ce dernier a «tiré sur les participants à une manifestation» de prières organisée dans la soirée du 9 mars par la communauté dans son centre de Hambourg, dans le nord du pays, a précisé la police.

D'autres personnes ont été blessées, «certaines d'entre elles grièvement», a-t-elle ajouté, en renvoyant pour plus de détails à une conférence de presse prévue en milieu de journée. Plusieurs médias allemands parlent de huit blessés graves.

Soupçons concernant un ancien membre de la communauté

Selon la police, l'auteur présumé des coups de feu est un ancien membre des Témoins de Jéhovah. D'après Der Spiegel, il était âgé d'une trentaine d'années, et il était armé d'un pistolet. Il est entré de force dans le bâtiment où se tenait la séance de prière à laquelle participaient environ 50 personnes, selon le Spiegel.

Les forces de l'ordre ont indiqué privilégier la piste d'un seul tireur. Elles «ont été appelées vers 21h15 pour des coups de feu tirés dans le bâtiment de trois étages utilisé par la communauté et situé dans le quartier de Gross Borstel, a indiqué un porte-parole de la police. Les forces d'intervention ont «pénétré très rapidement dans l'immeuble et y ont trouvé des morts et des blessés graves», selon ce porte-parole.

Le quotidien Bild a parlé d'un «bain de sang» à l'intérieur des locaux. A l'intérieur, les agents ont également entendu un coup de feu «provenant de la partie supérieure de l'immeuble» et ont trouvé une autre personne, a poursuivi le porte-parole. Il s'agissait manifestement du tireur.

«L'auteur s'est enfui au premier étage» du bâtiment où étaient rassemblés des membres de la communauté pour une séance de prière, «et s'est donné la mort», a déclaré le ministre de l'Intérieur de la ville Etat de Hambourg Andy Grote, soulignant que parmi les victimes figurait une femme enceinte de sept mois.

«Il y a eu environ quatre phases de tirs distinctes», a témoigné une voisine, Lara Bauch, dans le quotidien Bild. «Durant chacune d'entre-elles on a entendu plusieurs coups de feu tirés, espacés de 20 secondes à une minute chacun», a-t-elle ajouté. «J'ai continué à regarder à la fenêtre et vu chez les Témoins de Jéhovah une personne courir à toute vitesse du rez-de-chaussée vers le premier étage», a-t-elle indiqué.

Les autorités locales ont déclenché une alerte le 9 mars au soir pour dissuader les habitants de sortir de chez eux. Elle a été levée dans la nuit.

Un représentant du parquet de Hambourg a indiqué qu'il n'y avait pour le moment «pas d'indices» d'un mobile «terroriste».

Scholz déplore un «acte de violence brutal»

Les Témoins de Jéhovah se sont dits dans un communiqué «bouleversés» par «l'attaque horrible» contre certains de leurs membres, survenue «après un office religieux».

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé le 10 mars ses «pensées» aux victimes de la fusillade et à leurs proches, déplorant dans un tweet «un acte de violence brutal».

La ministre de l'Intérieur Nancy Faeser a également réagi sur Twitter se disant «bouleversée par le terrible acte de violence perpétré dans une communauté de Témoins de Jéhovah à Hambourg». 

Fondés au XIXe siècle aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.

Le statut de l'organisation varie d'un pays à l'autre : ils sont considérés sur le plan juridique au même titre que les «grandes» religions en Autriche et en Allemagne, qui compte un peu plus de 170 000 membres de cette confession, dont 3 800 à Hambourg, selon le site des Témoins. Le siège de la communauté en Allemagne se situe à Berlin.

En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d'«association cultuelle», et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.