Avraham Burg, ancien président de la Knesset, s'est retrouvé le 3 mars dans un face à face tendu avec des soldats israéliens alors qu'il voulait participer à une visite de solidarité dans la ville palestinienne de Huwara, attaquée fin février par des dizaines de colons israéliens qui y ont notamment incendié des bâtiments. Comme le rapportent plusieurs médias, dont l'agence de presse AP, le Times of Israel ou encore le Jerusalem Post, il a été bousculé par les militaires au point de chuter.
«Huwara, c'est l'avant-garde de la moralité israélienne. Le nier, comme le font les "nazionalistes" juifs, est un déni de l'histoire juive. Aller là-bas est la seule façon pour un humain de [conserver sa] décence et sa morale. Etre avec les victimes, contre le raz-de-marée d'incitation du gouvernement», a écrit sur Twitter ce fervent défenseur de la laïcité qui, en 2000, occupa quelques jours le poste de président de l'Etat d'Israël par intérim.
Comme en témoigne la vidéo qu'il a partagée sur les réseaux sociaux, Avraham Burg est tombé au sol après avoir été bousculé par des soldats.
Ainsi que l'a rapporté The Times of Israel, les forces armées de l'Etat hébreu ont empêché plusieurs centaines de militants israéliens de gauche de pénétrer dans la ville, en recourant notamment à des grenades assourdissantes. En outre, quatre manifestants qui ont tenté de contourner le barrage auraient été arrêtés.
«Il y a une ligne directe entre les grenades assourdissantes lancées sur les manifestants aujourd'hui et celles lancées à Tel Aviv», a déclaré, selon la même source, le député travailliste Gilad Kariv, en référence à l'usage de la force par la police contre les manifestations anti-gouvernementales qui se sont déroulées dans la semaine.
Pour rappel, l'attaque d'Huwara a eu lieu après que deux jeunes colons israéliens ont été tués par balles le 26 février alors qu'ils se trouvaient en voiture près de cette ville, ce que le gouvernement a qualifié d'«attentat terroriste palestinien». Puis, dans la soirée, un Palestinien a été tué par balles alors que les forces israéliennes et des colons entraient à Zaatara, un autre village près de Naplouse.