Lors d'un discours à l'Elysée ce 27 février, à la veille d'une tournée africaine, le président français a soutenu que l'Afrique ne devait pas être un «pré carré» ou un terrain de «compétition», rejetant des «grilles de lecture du passé».
Ainsi projette-t-il de passer d'une logique d'aide à celle «d'investissement solidaire», plaidant pour «une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable» avec les pays du continent africain.
Sur le plan militaire, «la transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains», a déclaré le chef de l'Etat français. Il a promis que cette évolution serait accompagnée d'«un effort accru de la France en matière de formation et d'équipement».
«Une somme de défis vertigineux»
Le président français a dit faire preuve «d'une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain», «une situation sans précédent dans l'histoire» avec «une somme de défis vertigineux».
«Du défi sécuritaire climatique au défi démographique avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des Etats africains», a-t-il énuméré, appelant à «consolider des Etats et des administrations, investir massivement dans l'éducation, la santé, l'emploi, la formation, la transition énergétique».
Emmanuel Macron a aussi annoncé «une loi cadre» pour «procéder à de nouvelles restitutions» d'œuvres d'art «au profit des pays africains qui le demandent». Cette loi «sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture au Parlement» et doit permettre de «fixer la méthodologie et les critères pour procéder» à ces restitutions, «reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres», a-t-il poursuivi.
Il a en outre indiqué souhaiter «que cette démarche puisse s'inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne».
La France a subi plusieurs revers géostratégiques en Afrique. Après le retrait du Mali et de la République de Centrafrique en 2022, c'est dans un courrier daté du 18 janvier 2023 que le gouvernement burkinabè a dénoncé l'accord relatif au statut des forces françaises dans le pays, leur laissant un mois pour quitter le pays. Un départ acté par Paris quelques jours plus tard.