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OTAN : la Turquie annonce la reprise des négociations avec la Suède et la Finlande le 9 mars

Ankara a annoncé la reprise prochaine des négociations avec la Suède et la Finlande en vue de l'adhésion de ces deux pays à l'OTAN. Moscou a régulièrement mis en garde contre cet abandon de décennies de non-alignement par les deux pays nordiques.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a annoncé ce 27 février que les négociations entre la Turquie, la Suède et de la Finlande en vue de l'adhésion à l'Otan des deux pays nordiques reprendraient le 9 mars. Maintes fois dénoncé par Moscou, le scénario d'une adhésion marquerait une rupture des deux pays avec le non-alignement militaire pratiqué depuis plusieurs décennies.

«La réunion se tiendra le 9 mars», a déclaré Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Ankara, suggérant que cette rencontre pourrait avoir lieu à Bruxelles, où siège l'Alliance atlantique.

La Turquie avait mis un coup d'arrêt fin janvier aux négociations en reportant une réunion tripartite, initialement prévue pour février, après plusieurs manifestations antiturques et opposées à l'islam à Stockholm. La décision en janvier des autorités suédoises d'autoriser une manifestation devant l'ambassade de Turquie à Stockholm, au cours de laquelle un Coran a été brûlé, avait en particulier provoqué l'ire d'Ankara.

En visite mi-février dans la capitale turque, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg avait appelé à intégrer dès «maintenant» la Finlande et la Suède, dont les candidatures à l'Alliance atlantique sont bloquées depuis mai dernier par Ankara.

Tout en reconnaissant certaines avancées dans les négociations, le chef de la diplomatie turque a toutefois estimé ce 27 février qu'«aucune mesure satisfaisante n'avait été prise par la Suède».

«Sans ces avancées, il nous est impossible de dire "oui" à l'adhésion de la Suède à l'Otan», a déclaré Mevlüt Cavusoglu, qui s'exprimait aux côtés de son homologue hongrois Peter Szijjarto.

La Turquie reproche entre autres à la Suède d'héberger des militants et des sympathisants kurdes qu'elle qualifie de «terroristes», notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré début février que le Parlement turc pourrait ratifier l'adhésion de la Finlande sans celle, déposée conjointement, de la Suède.

Les dirigeants des 30 pays membres de l'Otan ont pris la décision d'inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l'Alliance lors d'un sommet à Madrid en juin dernier. Ces deux pays en avaient manifesté la volonté en marge de l'intervention militaire russe en Ukraine.

30 pays ont signé les protocoles d'adhésion et 28 les ont ratifiés. 

Seules la Turquie et la Hongrie n'ont pas encore ratifié leur accord, mais le Parlement hongrois doit se prononcer début mars.

La Russie a de son côté fermement condamné ce nouvel élargissement programmé de l'Alliance atlantique et annoncé qu'elle prendrait toutes les mesures de réciprocité qu'elle jugera nécessaires pour défendre ses intérêts.