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La Corée du Nord tire deux missiles et met en garde Washington et Séoul

Pour la deuxième fois en 48 heures, la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques intercontinentaux en représailles aux manœuvres aériennes conjointes entre Séoul et Washington. Les deux engins sont tombés en mer du Japon.

La Corée du Nord a affirmé avoir tiré le 20 février deux missiles capables, selon elle, d'une «attaque nucléaire tactique» pouvant détruire entièrement des bases aériennes ennemies.

Il s'agit du deuxième tir nord-coréen en 48 heures, après le lancement le 18 février d'un de ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) les plus puissants en réponse à un exercice militaire prévu par Washington et Séoul.

Le lancement de cet ICBM, tombé selon Tokyo dans la Zone économique exclusive (ZEE) maritime du Japon, a conduit Washington et Séoul à organiser le 19 février des manœuvres aériennes conjointes.

Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, l'«exercice» du 20 février a été mené en réponse à ces exercices aériens, Pyongyang accusant les deux alliés d'être responsables de la détérioration de la situation sécuritaire dans la péninsule.

Des missiles capables de «réduire en cendres» des bases aériennes ennemies ?

Cette même agence rapporte que la Corée du Nord a utilisé des «lance-roquettes multiples de très grande taille» qui constituent des «moyens d'attaque nucléaire tactique» assez puissants pour «réduire en cendres» des bases aériennes ennemies.

Cela a permis, toujours selon KCNA, à «l'Armée populaire de Corée [de démontrer] sa pleine capacité de dissuasion et sa volonté de contrer» les exercices aériens conjoints américano-sud-coréens du 19 février.

L'armée sud-coréenne avait ainsi affirmé avoir détecté le tir de deux missiles balistiques de courte portée le 20 février, précisant qu'ils avaient parcouru une distance de 390 km pour l'un et de 340 km pour l'autre avant de tomber dans la «mer de l'Est», aussi connue sous le nom de mer du Japon.

Séoul a qualifié le lancement de «grave provocation qui porte atteinte à la paix et à la stabilité de la péninsule coréenne» et appelé Pyongyang à y mettre un terme «immédiatement».

Le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunira en urgence le 21 février à New York au sujet de la péninsule coréenne.

Dans une déclaration publiée dans la matinée du 20 février, la sœur du leader nord-coréen, Kim Yo-Jong, a prévenu que Pyongyang continuerait à surveiller les initiatives de Washington et de Séoul pour déployer davantage de moyens stratégiques américains dans la région, promettant de prendre des «contre-mesures correspondantes» à toute menace perçue.

«La fréquence d'utilisation du Pacifique comme champ de tir dépend du type d'action des forces américaines», a-t-elle mis en avant dans un communiqué publié par KCNA.

Pyongyang avait affirmé que son tir d'un ICBM effectué le 18 février relevait d'un exercice «surprise» qui, selon lui, a démontré ses capacités de «contre-attaque nucléaire meurtrière».

Washington et Séoul se préparent-ils à la guerre contre Pyongyang ?

Ce lancement a été «fermement» condamné par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a fait savoir son porte-parole le 19 février, exhortant Pyongyang à cesser ses «actions provocatrices».

La Corée du Nord a loué ses soldats pour avoir effectué l'«exercice de tir soudain» du 18 février, mais des experts sud-coréens ont souligné que le délai de neuf heures entre l'ordre et le lancement n'était pas particulièrement rapide.

Kim Yo Jong a rejeté ces critiques, les décrivant comme «une tentative de sous-évaluer l'état de préparation des forces balistiques» de Pyongyang.

Les lancements de la Corée du Nord, menés malgré les lourdes sanctions internationales qui pèsent sur ses programmes d'armement, ont eu lieu juste avant le début des exercices conjoints entre Séoul et Washington prévus dans le courant de la semaine afin d'améliorer leur réaction en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne.

La semaine dernière, la Corée du Nord avait prévenu qu'elle réagirait avec une vigueur «sans précédent» aux exercices à venir, qu'elle décrit comme des préparatifs de guerre.

Les relations entre Pyongyang et Séoul se trouvent déjà à leur niveau le plus bas depuis des années. En 2022, le Nord a qualifié d'«irréversible» son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à une croissance «exponentielle» de la production d'armement, notamment d'armes nucléaires tactiques.