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Désastre écologique aux Etats-Unis : l'alerte est levée, mais les questions demeurent

Les autorités de l'Ohio ont donné leur feu vert à la consommation de l'eau du réseau municipal de la localité où un train transportant des produits chimiques a déraillé. La Maison Blanche se veut rassurante, mais certains dénoncent un désastre.

Alors qu'un train transportant des produits chimiques a déraillé le 3 février dans l'Etat de l'Ohio aux Etats-Unis, les autorités ont levé le 16 février l'interdiction de consommer l'eau du réseau municipal dans la localité d'East Palestine. Le train transportait en effet, entre autres, du chlorure de vinyle, un produit chimique cancérigène et inflammable.

Les craintes concernant la potabilité de l'eau avaient entraîné l'évacuation de centaines de personnes et le gouverneur de l'Etat, Mike DeWine, avait recommandé aux habitants de boire de l'eau en bouteille en attendant les résultats des tests.

Ceux-ci n'ont finalement détecté aucun contaminant. Le 16 février, l'administration Biden s'est efforcée de rassurer alors que les habitants, de plus en plus inquiets pour leur santé, exigent des explications.

«Je veux que la population sache qu'elle n'a pas à gérer cette affaire seule [...] Nous serons là pour aider», a déclaré le chef de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), Michael Regan, qui s'est rendu sur place, à East Palestine, dans le nord-est du pays.

Michael Regan a affirmé qu'aucune trace de chlorure de vinyle ou de chlorure d'hydrogène n'avait été détectée après l'examen de plus de 480 maisons, et que l'eau était testée et re-testée «pour garantir que ces habitants soient protégés».

«Nous allons faire toute la lumière» sur ce qui s'est passé, a assuré de son côté à Washington la porte-parole du président Joe Biden, Karine Jean-Pierre. Et «nous allons faire rendre des comptes à Norfolk Southern», la compagnie ferroviaire opérant le train, a-t-elle promis.

L'hémisphère nord possiblement touché ?

Les fumées dégagées pouvaient potentiellement être «mortelles» en cas d'inhalation, avait pour sa part fait savoir Norfolk Southern dans un communiqué.

Plusieurs résidents ont déclaré à la presse avoir éprouvé divers symptômes, notamment des maux de tête, et exprimé des craintes quant à l'apparition possible de cancers dans les années à venir. De plus, l'agence locale des ressources naturelles a signalé la mort de 3 500 poissons dans les cours d'eau à proximité de l'accident.

Les locaux, qui ont été autorisés à regagner leur domicile, affichent leur méfiance, d'après les constatations de l'AFP.

Une habitante a ainsi déclaré à la chaîne locale WKYC que les riverains étaient «soupçonneux, paranos et inquiets». Une seconde a partagé sa «peur».

Le sénateur Républicain de l'Ohio, James David Vance a dévoilé dans une vidéo la contamination de l'eau et a défié les autorités de boire celle-ci.

En France, certaines personnalités s'inquiètent, à l'instar du souverainiste François Asselineau, qui pense que «le désastre écologique va sans doute toucher tout l'hémisphère nord». «S'il se produisait en Russie ou en Chine, nos médias en feraient la une 24h/24 7j/7 en dénonçant l'incurie de Poutine et Xi Jinping», ajoute-t-il.