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Soupçons de corruption au Parlement européen : un eurodéputé belge placé en détention provisoire

Marc Tarabella, l'eurodéputé belge soupçonné d'avoir reçu de l'argent de la part du Qatar en échange de son aide sur des dossiers concernant la monarchie du Golfe, a été écroué après son inculpation pour «corruption» et «blanchiment d'argent».

L'eurodéputé belge Marc Tarabella a été inculpé notamment pour «corruption», puis placé en détention provisoire ce 11 février, dans l'enquête sur des soupçons d'ingérence du Qatar et du Maroc dans les décisions du Parlement européen, a annoncé le parquet fédéral.

L'élu socialiste de 59 ans a été écroué après son inculpation pour «corruption», «blanchiment d'argent» et «participation à une organisation criminelle», a précisé à l'AFP Eric van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral. Trois autres personnes, dont l'eurodéputée grecque Eva Kaili, sont déjà incarcérées dans cette affaire qui a éclaté le 9 décembre 2022.

Ce jour-là, les enquêteurs belges ont mis la main sur environ 1,5 million d'euros en argent liquide dans des sacs ou des valises découvertes notamment aux domiciles bruxellois d'Eva Kaili et de Pier Antonio Panzeri.

Ce dernier, ancien eurodéputé italien, suspect clé du dossier, a reconnu en janvier avoir orchestré cette fraude. Il a conclu un accord avec l'accusation prévoyant une peine de prison limitée à un an ferme en échange de déclarations précises sur la fraude et les personnes impliquées.

La justice belge en attente de l'extradition de l'eurodéputé italien Andrea Cozzolino

Selon la presse belge, Pier Antonio Panzeri a mis en cause Marc Tarabella devant les enquêteurs en décembre peu après son interpellation. Il a affirmé lui avoir versé «entre 120 000 et 140 000 euros» en plusieurs fois pour son aide dans les dossiers liés au Qatar.

Marc Tarabella a nié toute malversation, et réclamé de pouvoir être entendu pour s'expliquer. La justice belge a dû attendre la fin de la procédure de levée d'immunité au Parlement, le 2 février, pour envisager toute mesure coercitive.

Dans la même enquête, un autre eurodéputé socialiste, l'Italien Andrea Cozzolino, également privé de son immunité le 2 février, a été arrêté le 10 février en Italie en vertu d'un mandat d'arrêt international. La justice belge attend désormais son extradition.