C’était une petite tâche dans le ciel, mais bien trop grande pour l’orgueil de la première puissance militaire. Ce 4 février, un appareil de l’US Air Force a abattu le ballon qui survolait depuis plusieurs jours le territoire des Etats-Unis. Un aéronef «espion» avait d’emblée assuré Washington, pointant du doigt la Chine.
Sur des vidéos retransmises par les chaînes de télévision, le ballon semblait tomber à la verticale. Peu avant, le trafic aérien avait été suspendu dans trois aéroports du sud-est des Etats-Unis par mesure «de sécurité nationale» a annoncé le régulateur de l'aviation civile américaine (FAA). Il s'agissait d'un aéroport en Caroline du Nord et de deux en Caroline du Sud.
Un ordre donné il y a trois jours
«J'ai ordonné au Pentagone de l'abattre mercredi dès que possible» a déclaré Joe Biden, ce samedi 4 février aux journalistes, à sa descente d’avion à l’aéroport d’Hagerstown. Au matin, le président américain avait déclaré que les Etats-Unis allaient «s'occuper» de ce ballon. Puis, en début d'après-midi, interrogé par des journalistes qui lui demandaient s'il allait donner l'ordre d'abattre le ballon, le locataire de la Maison-Blanche avait répondu en se contentant de lever le pouce.
Cette affaire jette un froid supplémentaires sur les relations déjà glaciales entre Washington et Pékin, provoquant le report d'une visite en Chine du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Pékin a reconnu qu'il s'agissait bien d'un appareil venu de Chine, mais assuré qu'il s'agissait d'un «aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques». L'engin aurait «dévié de sa trajectoire», avait ajouté un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en exprimant les «regrets» de son pays pour cette violation «involontaire» de l'espace aérien américain.