Le ministre de l'Intérieur Denis Monastyrsky, son adjoint Ievgueni Ienine ainsi que le secrétaire d'Etat Yuri Lubkovich ont été tués dans le crash d’un hélicoptère, ce 18 janvier au matin, près d'une école maternelle dans la région de Kiev. «Dans la ville de Brovary [banlieue Est de Kiev], un hélicoptère s'est écrasé près d'une école maternelle et d'un immeuble d'habitation [...] Il y a des victimes», a dans un premier temps annoncé le chef adjoint de l’administration présidentielle Kyrylo Timochenko sur Telegram. «Les ambulances, la police et les pompiers travaillent sur les lieux de l'accident», a-t-il ajouté.
Des enfants parmi les victimes
La police a d'abord fait état d'au moins 16 morts dont deux enfants, le chef de la police Igor Klimenko précisant que le ministre de l’Intérieur et son premier adjoint faisaient partie des victimes. Le gouverneur régional Oleksiï Kouleba a ensuite révisé ce bilan à la hausse, évoquant «18 morts dont trois enfants», précisant qu'«il y a aussi 29 blessés, dont 15 enfants».
Au moment du drame, «des enfants et des employés» de l'école maternelle se trouvaient sur place, d'après le gouverneur. Selon des images et vidéos publiées sur les réseaux sociaux, un énorme incendie s'est déclaré après la chute de l'hélicoptère, à Brovary, une ville d'environ 100 000 habitants située à proximité de la banlieue est de la capitale ukrainienne.
Le ministère n'écarte aucune piste
Aucune information sur la cause du drame n'a été dévoilée dans l'immédiat. Le ministère de l'Intérieur a dit étudier toutes les pistes pour expliquer ce crash, évoquant trois hypothèses : un «dysfonctionnement des équipements» de l'appareil, une «violation des règles de sécurité» ou encore un «sabotage».
L'appareil qui s'est écrasé appartenait au service d'Etat pour les situations d'urgence, qui dépend du ministère de l'Intérieur, selon un porte-parole des forces aériennes ukrainiennes.
L'hélicoptère qui transportait Denys Monastyrsky se rendait sur le front, a indiqué la présidence ukrainienne. «Le but de ce vol [était d'aller] vers l'un des points chauds de notre pays où se déroulent les combats. Le ministre de l'Intérieur s'y rendait», a ainsi déclaré Kyrylo Timochenko, le chef-adjoint du cabinet de la présidence, à la télévision ukrainienne.
Le président du Conseil européen Charles Michel a adressé ses condoléances au gouvernement ukrainien et déploré le décès du ministre de l’Intérieur, un «grand ami de l'UE». «Nous nous associons à la douleur de l'Ukraine», a-t-il tweeté.
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a quant à lui évoqué sur Telegram «une grande perte pour le gouvernement et tout l'Etat», en appelant à la «création immédiate d'un groupe spécial pour une enquête détaillée sur les circonstances du drame». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, peu après, déploré sur la même messagerie une «terrible tragédie» et exprimé une «douleur indicible».
Lors d'un discours prononcé dans la soirée, il a annoncé qu'une enquête criminelle avait été ouverte par le Service de sécurité d'Ukraine. «J'ai chargé le chef du Service de sécurité de l'Ukraine, en coopération avec tous les autres organes autorisés, de clarifier toutes les circonstances de la catastrophe», a-t-il fait savoir.