«Des discussions trilatérales ont eu lieu à Moscou entre les ministres de la Défense de la Fédération de Russie, de la République arabe syrienne et de la République de Turquie», a annoncé ce 28 décembre le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Les discussions entre le Russe Sergueï Choïgou, le Turc Hulusi Akar et le Syrien Ali Mahmoud Abbas ont porté sur «les façons de résoudre la crise syrienne et la question des réfugiés ainsi que les efforts conjoints pour lutter contre les groupes extrémistes en Syrie».
«A l’issue de la réunion, les participants ont mis l'accent sur le caractère constructif du dialogue dans ce format et la nécessité de le poursuivre afin de stabiliser la situation en République arabe syrienne et dans l’ensemble de la région», informe en outre le ministère russe.
La partie turque rapporte une «atmosphère positive»
De son côté, le ministère turc de la Défense a fait état d'une réunion qui s'est déroulée dans une «atmosphère positive». Comme le rapporte le quotidien turc Hürriyet ainsi que l'AFP, cette rencontre officielle à ce niveau entre Ankara et Damas est la première du genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
L'aviation turque a lancé le 20 novembre l'opération «Griffe Epée» : une série de raids qui ont visé des positions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de protection du peuple) dans le nord de l'Irak et de la Syrie. Pour Ankara ces deux organisations, qu'elle considère comme terroristes, sont responsables de l'attentat qui a frappé Istanbul le 13 novembre. Accusation qu'elles ont fermement démentie.
Le spectre d'une offensive terrestre de la Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait évoqué le 21 novembre l'éventualité de lancer une offensive terrestre dans le nord de la Syrie, non sans susciter l'inquiétude de plusieurs pays.
A ce titre, le Kremlin avait exhorté le 22 novembre Ankara à ne pas «déstabiliser la situation». «Nous comprenons les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité [...] Mais dans le même temps, nous appelons toutes les parties à se garder de toute initiative qui pourrait mener à une grave déstabilisation de la situation globale», avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Washington avait pour sa part appelé à «une désescalade immédiate».
Résolument opposée à Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en Syrie, la Turquie a infléchi ces derniers mois sa position à l'égard de Damas, au moment où Ankara cherche à apaiser ses rapports avec les pays arabes. Comme le rapportait le mois dernier l'agence turque Anadolu, le président turc n'a pas exclu une rencontre avec le dirigeant syrien. «C’est possible, la rancune et le ressentiment n'existent pas en politique. Si les circonstances sont appropriées, des mesures seront prises», a répondu le président turc à un journaliste qui l'interrogeait sur cette éventualité.