Le 22 décembre, à l’issue d’une réunion du Conseil d'Etat de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine a répondu aux questions de la presse. «Tous les conflits armés débouchent d’une manière ou d’une autre sur des pourparlers», a notamment déclaré le président russe, interrogé sur les chances de parvenir à une issue diplomatique concernant le conflit en Ukraine.
Le chef de l'Etat a rappelé que son pays n’avait jamais fermé la porte aux négociations. «Nous ne l’avons jamais refusé. Ce sont les dirigeants ukrainiens qui se sont interdits de mener des négociations», a-t-il poursuivi. «Cela semble inhabituel, voire étrange. Toutefois, tôt ou tard, toutes les parties impliquées dans un conflit s’assoient autour d’une table pour trouver un accord. Plus vite ceux qui nous affrontent s’en rendent compte, mieux ça sera. Nous ne l’avons jamais refusé», a ensuite insisté le dirigeant russe.
Fin septembre, dans la foulée du rattachement – à l'issue de référendums contestés par Kiev et ses alliés occidentaux – à la Fédération de Russie des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des régions de Kherson et de Zaporojié, Volodymyr Zelensky avait annoncé qu’il refuserait tout dialogue avec la Russie tant que Vladimir Poutine en serait le président.
Des sponsors occidentaux peu enclins à la paix
Mais avant cela, Kiev s’était déjà montrée récalcitrante à l’idée de négocier quoi que ce soit avec Moscou. En témoigne l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, obtenu en juillet via l’intercession de la Turquie et de l’ONU. Kiev refusant de parapher le même document que Moscou, la levée du blocus russe des ports ukrainiens n’aurait ainsi jamais pu être obtenue sans un intermédiaire avec lequel les Ukrainiens acceptaient de s’entendre.
Toujours fin septembre, alors que Kiev lançait une contre-offensive dans la région de Kharkov, Ursula Von der Leyen, figurant parmi les principaux soutiens à Kiev, s’était opposée à tout appel à un cessez-le-feu en Ukraine. «Il y a beaucoup en jeu, pas seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'Europe, pour la communauté internationale et pour l'ordre mondial», avait alors déclaré la présidente de la Commission européenne, depuis les Etats-Unis.
Une attitude qui s’ajoute aux déclarations d’autres personnalités européennes, tels qu’Angela Merkel. L’ex-chancelière a confié début décembre à la presse allemande que les accords de Minsk qu’elle avait parrainés, et dont le respect par Kiev aurait pu éviter l’actuel conflit, n’était en réalité qu’une duperie visant à faire gagner du temps aux Ukrainiens pour se préparer à un conflit armé avec la Russie. Lors d’une rencontre avec les mères de soldats prenant part à l’opération militaire en Ukraine, le président russe a exprimé ses regrets d’avoir accepté de tels accords avec Paris et Berlin.