Comme l'évoquent plusieurs médias américains dont Fox News ou encore le britannique Dailymail, plusieurs centaines de migrants, majoritairement originaires d'Amérique latine, ont traversé illégalement la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
Le journaliste de Fox News Bill Melugin a publié le 12 décembre sur Twitter des images de centaines de migrants - plus d'un millier selon lui - traversant illégalement le Rio Grande, frontière naturelle entre les Etats-Unis et le Mexique. Les images ont été tournées selon lui la veille et représentent «le plus grand groupe» que son équipe ait pu filmer.
«La ville [texane] d'El Paso rapporte que la [police fédérale des frontières] a [placé] plus de 5 000 personnes en rétention et en a libéré des centaines dans les rues de la ville», ajoute-t-il.
Dans un autre message, il affirme que «la police mexicaine a escorté près de 20 bus remplis de migrants à Ciudad Juarez, la ville mexicaine en face d'El Paso», avant de les remettre à des ONG. De là, toujours selon le journaliste, les migrants ont ensuite marché vers la rivière afin de rejoindre le territoire américain.
Le média associatif El Paso Matters a confirmé la traversée et évoqué 1 500 personnes, «l'un des plus grands passages de masse de tous les temps». Le média précise que ces migrants sont issus d'une caravane de migrants d'Amérique centrale et du Sud qui a un temps été arrêtée à Chihuahua au Mexique avant de poursuivre leur voyage en bus vers la frontière. Ils seraient majoritairement originaires du Nicaragua, du Pérou et de l'Équateur.
Vers une explosion des passages en force ?
El Paso Matters confirme aussi que 5 100 migrants étaient en centre de rétention côté américain, alors que leur capacité serait de 3 500 personnes le 11 décembre. Selon leurs informations, les services de l'immigration ont dû libérer 1 744 migrants à El paso le 10 décembre. En une semaine, la police fédérale aux frontières a intercepté 15 000 migrants, le chiffre le plus élevé de l'année.
Cette augmentation des traversées a lieu alors que les expulsions «Title 42», une mesure sanitaire datant de 1893 mais relancée en 2020 sous Donald Trump, et maintenue par l'administration Biden, qui facilite les expulsions de personnes qui proviennent de pays touchés par une pandémie en les privant de recours, a été bloquée le 16 novembre par la justice américaine.
Selon les militants des ONG venant en aide aux migrants, cette mesure s'accompagne paradoxalement d'une recrudescence des tentatives d'entrées sur le sol américain. Les migrants expulsés en vertu de ce texte échappe à toute conséquence judiciaire, et peuvent ainsi tenter leur chance autant de fois qu'ils le souhaitent.