Alors qu'il s'exprimait ce 7 décembre lors d'une réunion du Conseil pour le développement de la société civile et des droits de l'homme, le chef d'Etat russe a souhaité répondre aux «rumeurs» sur un possible élargissement de la mobilisation de réservistes, dans le contexte de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine.
«Sur les 300 000 mobilisés qui défendent la patrie, 150 000 se trouvent dans la zone de l’opération. C'est-à-dire la moitié de ces forces se trouvent dans le groupement. Sur ces 150 000 qui sont dans le groupement, la moitié seulement, 77 000 sont dans les unités de combat. Les autres sont aux deuxième, troisième lignes en remplissant les fonctions des forces de défense territoriale ou bien suivent une formation supplémentaire dans la zone de l’opération», a détaillé le chef d'Etat. Selon la même source, 150 000 mobilisés, soit la moitié d'entre eux, sont encore en formation sur les terrains d’entraînement et les centres de formation du ministère de la Défense.
«Dans ces conditions-là», a commenté Vladimir Poutine «parler de mobilisations supplémentaires n’a aucun sens» – l’Etat ou le ministère de la Défense n'ayant «pas besoin» d'une mobilisation supplémentaire.
Pour rappel, le 21 septembre, le chef d'Etat avait annoncé, dans un message à la nation, une «mobilisation partielle» en Russie. «Seuls les citoyens qui sont actuellement dans la réserve et, surtout, ceux qui ont servi dans les forces armées, ont certaines spécialités militaires et une expérience correspondante, seront soumis à l'appel pour servir sous les armes», avait-il ajouté. Dans la foulée, Sergueï Choïgou avait précisé le nombre de 300 000 réservistes appelés, sur un potentiel de mobilisation d'environ 25 millions de personnes. Ces renforts avaient pour vocation d'être déployés le long d'«une ligne de front qui s'étend sur plus de 1 000 kilomètres» afin d’y «consolider» et «contrôler» les lignes arrière, avait encore développé le ministre.
Un mois plus tard, fin octobre, Sergueï Choïgou avait déclaré que la mobilisation de 300 000 personnes avait été menée à bien.
La Russie a lancé le 24 février 2022 une offensive en Ukraine, en faisant notamment valoir la nécessité de protéger les populations du Donbass, dont les autorités locales sont en conflit avec Kiev depuis 2014. Les autorités ukrainiennes et les Occidentaux dénoncent quant à eux une guerre d'invasion ne répondant à aucune provocation de Kiev.