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Deux Palestiniens, membres du Djihad islamique, tués dans un raid israélien en Cisjordanie occupée

Deux Palestiniens, membres du Djihad islamique, ont été tués lors d'un raid israélien à Jénine, théâtre d'épisodes violents ces derniers mois. Le Premier ministre palestinien a mis en garde contre les «conséquences des crimes de l'occupation».

Un raid israélien a tué le 1er décembre deux Palestiniens, un commandant du Djihad islamique et l'un de ses proches associés, à Jénine, secteur de la Cisjordanie au cœur ces derniers mois de la plus importante vague de violence depuis sept ans. D'après le ministère palestinien de la Santé, Mohammed Ayman al-Saadi, 26 ans, et Naïm Jamal Zubaidi, 27 ans, ont été «tués par balle par l'armée israélienne lors d'une opération à l'aube», dans le secteur de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. 

Selon des sources locales, al-Saadi était un leader de la branche armée du Djihad islamique dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes, et Zubaidi l'un de ses proches associés.

D'après des images captées par l'agence Ruptly, des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Jénine pour pleurer la mort des deux hommes.

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L'armée israélienne a annoncé avoir tué deux «leaders importants» des factions palestiniennes lors d'une opération dans le secteur de Jénine ayant aussi mené à l'arrestation de neuf personnes. «Ces deux importants terroristes qui ont été mis en échec – un commandant de terrain du Jihad islamique et un cadre des brigades des martyrs d'al-Aqsa – avaient planifié et mené des attaques sur le territoire israélien», a commenté le Premier ministre israélien sortant Yaïr Lapid.

Le Premier ministre palestinien met en garde contre les «conséquences des crimes de l'occupation»

Mais le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a mis en garde contre les «conséquences des crimes de l'occupation» et appelé à une «intervention urgente» afin de calmer le jeu. «Vous paierez cher le prix de vos crimes», a pour sa part menacé dans un communiqué le Djihad Islamique, saluant les deux «martyrs» de Jénine. 

Des sources sécuritaires dans la bande de Gaza ont par ailleurs fait état le 1er décembre de «tests» de lancer de roquettes vers la Méditerranée. Et des journalistes de l'AFP sur place ont rapporté avoir entendu trois explosions.

Après l'arrestation de l'un des ses chefs, Bassem al-Saadi le 1er août dernier à Jénine, le Djihad islamique avait agité le spectre d'attaques contre Israël, ce qui avait conduit les forces israéliennes à mener une opération «préventive» contre ce groupe dans la bande de Gaza, territoire palestinien séparé géographiquement de la Cisjordanie. Au total, 49 Palestiniens, dont des membres du Djihad islamique et des enfants, ont été tués dans ces deux jours d'affrontements, selon l'ONU.

Le raid israélien du 1er décembre à Jénine surrvient par ailleurs un peu plus d'une semaine après que des combattants locaux ont enlevé un jeune Israélien traité dans un hôpital local après avoir été blessé dans un accident de la route en Cisjordanie occupée. D'intenses négociations, menées par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, avaient permis de convaincre les combattants de restituer la dépouille du jeune homme, dont on ne sait pas clairement s'il avait été enlevé mort ou vivant, selon les versions de la famille ou de l'armée.

Les rapts d'Israéliens, morts ou vifs, ont déjà servi de monnaie d'échange pour des groupes armés, afin de demander la libération de prisonniers ou le retour de plus d'une centaine de corps de Palestiniens tués dans des affrontements et conservés par Israël.