Elon Musk, propriétaire de Twitter depuis un mois, a assuré le 28 novembre qu'Apple «menaçait» de retirer le réseau social de son magasin d'applications sur les iPhone. Une décision qui pourrait freiner le développement du réseau à l'oiseau bleu.
«Apple a menacé de retirer Twitter de son App Store, mais ils refusent de nous dire pourquoi», a déclaré le nouveau patron du réseau social, après une série de tweets accusant la marque à la pomme de censure.
«Apple a essentiellement arrêté de faire de la publicité sur Twitter. Est-ce qu'ils détestent la liberté d'expression en Amérique ?», a-t-il notamment lancé, avant d'interpeller le dirigeant du groupe californien en ces termes : «Qu'est-ce qui se passe Tim Cook?»
«Est-ce qu'Apple menace la disponibilité de Twitter sur l'App Store ou formule des exigences en matière de modération des contenus ?», a demandé un internaute à Elon Musk. «Oui», a confirmé ce dernier.
Apple n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP sur le sujet.
L'enjeu de la liberté d'expression
Elon Musk prône un relâchement de la modération des contenus sur le réseau social, en accord avec sa vision absolutiste de la liberté d'expression.
Son approche fait néanmoins peur à certains annonceurs, de General Motors à Pfizer, qui ont suspendu leurs dépenses sur la plateforme. Or, le chiffre d'affaires de Twitter dépend à 90% des recettes publicitaires.
La lutte contre les messages problématiques (harcèlement, désinformation, discours haineux...) est aussi essentielle vis-à-vis des autorités (l'Union européenne impose par exemple aux plateformes de retirer rapidement les contenus illicites) et des systèmes d'exploitation mobile, soit iOS (Apple) et Android (Google).
Les deux géants peuvent bannir toute application qui ne respecte pas leurs règles sur les contenus, souvent assez vagues, avec des conséquences «catastrophiques» pour ladite application, a expliqué il y a dix jours Yoel Roth, l'ancien responsable de la sûreté de Twitter. «Apple et Google ont un pouvoir énorme sur les décisions que prend Twitter», a-t-il résumé dans un éditorial publié par le New York Times.
Elon Musk, qui a licencié plus de la moitié du personnel de Twitter, a aussi «déclaré la guerre» à Apple, le 28 novembre, dans un mème (image parodique) représentant une voiture baptisée «Elon» qui prend une sortie d'autoroute en direction de «déclarer la guerre», au lieu de continuer tout droit vers «payer 30%». «Saviez-vous qu'Apple a une taxe secrète de 30% sur tout ce que vous achetez via leur App Store ?», a-t-il encore demandé.
De nombreux éditeurs d'application, Epic Games (Fortnite) en tête, s'insurgent contre la commission de 30% prélevée par Apple et Google sur les dépenses via leurs magasins d'applications. Une critique explicitement soutenue par Elon Musk.
Le même soir du 28 novembre, ce dernier a de surcroît annoncé qu'il voulait divulguer sur Twitter les anciennes pratiques de sa nouvelle firme pour restreindre la liberté d'expression.