Battu sur le fil par Lula, Jair Bolsonaro conteste le résultat des élections présidentielles du 30 octobre dernier en déposant un recours auprès du tribunal supérieur électoral (TSE).
Le président sortant du Brésil a ainsi demandé le 22 novembre à l'instance judiciaire l'annulation de certains votes. Des «dysfonctionnements» sur 280 000 urnes électroniques auraient, selon lui, empêché sa réélection face à son adversaire. Selon les résultats officiels, Lula a remporté les élections avec 50,9% des voix. Un peu moins de deux millions de voix séparent les deux candidats.
Jair Bolsonaro avait pourtant «autorisé la transition» après l'élection de Lula et s'était engagé à «respecter la Constitution», sans toutefois reconnaître explicitement sa défaite, lors de sa première déclaration, deux jours après la présidentielle. «Tant que je serai président de la République, je continuerai à respecter la Constitution», avait-il assuré sur un ton déterminé.
La demande de Jair Bolsonaro n'a toutefois que peu de chance d'aboutir, la victoire de Lula ayant été ratifiée par ce même tribunal. Alexandre de Moraes, le juge de la Cour suprême qui dirige actuellement le TSE, a déclaré dans un document consulté par Reuters que la coalition électorale de droite de Bolsonaro, qui a déposé le recours, doit présenter son audit complet pour les deux tours du vote du mois dernier dans les 24 heures, ou il la rejetterait.
Comme le rapporte l'agence de presse, la revendication de Bolsonaro a été critiquée par ses opposants politiques. Gleisi Hoffmann, la présidente du Parti des travailleurs (PT) de Lula, a qualifié la plainte électorale de Bolsonaro de «chicanerie». «Fini les atermoiements, l'irresponsabilité, les insultes aux institutions et à la démocratie», a-t-elle écrit sur Twitter. «L'élection a été décidée lors du vote et le Brésil a besoin de paix pour construire un avenir meilleur.»
Le Parti social-démocrate brésilien (PSDB), adversaire du parti de Lula, a qualifié la plainte de Bolsonaro d'«insensée», annonçant sur Twitter qu'elle serait combattue «par les institutions, la communauté internationale et la société brésilienne».