La Turquie a exigé ce 22 novembre que ses alliés, Etats-Unis en tête, «cessent tout soutien» aux Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde de Syrie, considérée comme terroriste par Ankara, mais qui a été soutenue par Washington pour contrer Daesh.
«Nous affirmons à tous nos interlocuteurs, les Etats-Unis notamment, que les YPG équivalent au PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan, reconnu comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux], et nous exigeons d'eux avec force que cesse tout soutien aux terroristes», a affirmé ce 22 novembre le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.
Moscou et Washington appellent à la désescalade
Plus tôt ce 22 novembre, les Etats-Unis avaient appelé à la «désescalade» en Syrie, en réaction aux propos du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé le 21 novembre d'une opération terrestre dans le nord du pays après une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak et des tirs de roquettes sur le sol turc depuis le territoire syrien.
Cela pourrait avoir un effet boomerang et compliquer encore plus la situation sécuritaire
Ankara accuse le PKK et les YPG d'être à l'origine de l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés le 13 novembre à Istanbul, ce que les deux groupes ont nié.
«Nous appelons à la désescalade en Syrie pour protéger les civils et soutenir l'objectif commun de vaincre» Daesh, a plaidé le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price dans un communiqué. «Nous continuons à nous opposer à toute action militaire non coordonnée en Irak qui viole la souveraineté de l'Irak», a-t-il ajouté.
La Russie a également souhaité, ce 22 novembre, que la Turquie fasse preuve de «retenue» et se garde de «tout usage excessif de la force» en Syrie. «Nous comprenons les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité [...] Mais dans le même temps, nous appelons toutes les parties à se garder de toute initiative qui pourrait mener à une grave déstabilisation de la situation globale», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«Cela pourrait avoir un effet boomerang et compliquer encore plus la situation sécuritaire», a-t-il ajouté.
L'aviation turque a lancé le 20 novembre l'opération «Griffe Epée», une série de raids qui ont visé des positions du PKK et des YPG dans le nord de l'Irak et de la Syrie. Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisme controversé basé à Londres, 37 personnes, dont 18 membres des forces du gouvernement syrien, ont perdu la vie dans ces raids. Les tirs de roquettes depuis la Syrie ont, eux, fait deux morts le 21 novembre dans la ville turque de Karkamis (sud-est).