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Kazakhstan : le président sortant Tokaïev donné largement vainqueur, selon des résultats provisoires

Au Kazakhstan ce 20 novembre, le chef de l'Etat a obtenu 82,45% des voix à l'issue d'une élection présidentielle anticipée, selon des résultats préliminaires. Ce scrutin survient dix mois après des troubles sanglants qui ont secoué le pays.

Selon des résultats provisoires, le président sortant du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a été largement réélu ce 20 novembre à l'issue d'une élection présidentielle anticipée. Il a ainsi récolté environ 81,31% des voix, d'après les premières informations données par la Commission électorale, qui chiffre ce 21 novembre la participation autour de 69,44%, pour ce pays qui compte quelque 12 millions d'électeurs.

Le vote «contre tous» (option de vote adoptée par un récent amendement) est arrivé deuxième avec 5,2% des voix, toujours d'après ce sondage, tandis qu'aucun autre candidat n'a dépassé les 3,33%. «Le principal est qu'il n'y ait pas de monopole au pouvoir», a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev après avoir voté, alors que le Kazakhstan a été dirigé trois décennies durant par Noursoultan Nazarbaïev.

Le président réélu a reçu les félicitations de son homologue russe Vladimir Poutine. «Vous avez reçu une preuve de confiance convaincante de vos compatriotes», a salué le chef de l'Etat russe, assurant que le «partenariat stratégique» et l'alliance entre Astana et Moscou progressaient «avec un succès remarquable».

«Je vous souhaite, cher Kassym-Jomart Kemelevitch, plein de succès, une santé solide et la prospérité», a ajouté Vladimir Poutine.

L'OSCE a pour sa part dénoncé l'absence de «concurrence» lors du scrutin. Selon l'organisation, aucun autre candidat n'a «réellement contesté le programme du président sortant», ce qui se traduit par un choix «limité» pour les électeurs. «Le scrutin a souligné le besoin de mettre en oeuvre plus de réformes [...] pour assurer un vrai pluralisme», a encore noté l'OSCE.

Un début d'année marqué par des troubles sanglants

Ce scrutin survient moins d'un an après de graves troubles : le pays a en effet vécu en début d'année des émeutes qui ont fait plus de 200 morts. A l'origine, un mouvement de colère qui a éclaté dans la ville de Janaozen le 2 janvier après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), puis s'est étendu à la grande ville régionale d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne, et enfin à Almaty, ancienne capitale du pays. Le gouvernement avait dans un premier temps tenté d'apaiser les tensions en concédant une réduction du prix du GNL, en vain, avant de remettre sa démission le 5 janvier.

Dans la nuit du 4 au 5 janvier, plus de 200 personnes ont été arrêtées lors d'émeutes. Au cours de la journée suivante, des milliers de manifestants ont pris d'assaut, notamment, le siège de l'administration d'Almaty. D'après des journalistes de l'AFP, les forces de l'ordre ont tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur les manifestants, dont certains étaient armés de matraques et de boucliers pris aux forces de l'ordre, sans parvenir à les empêcher de pénétrer dans le bâtiment.

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, dénonçant une agression extérieure commise selon lui par des «gangs terroristes» ayant «reçu un entraînement approfondi à l'étranger», a alors fait appel à l'organisation régionale OTSC, qui a déployé dans le pays une force de maintien de la paix.

Quelques jours avant l'élection, les services de sécurité ont annoncé l'arrestation de sept suspects, accusés de préparer un «coup d'Etat» le jour du scrutin.