Les Gardiens de la révolution ont ciblé le 14 novembre, à l'aide de missiles et de drones, des groupes opposés au pouvoir iranien dans la région autonome du Kurdistan irakien. La manifestation en Iran survenue en septembre s'est propagée depuis la partie kurde au nord-ouest du pays, zone limitrophe avec le territoire kurde irakien, allié des Etats-Unis et d'Israël.
«Cinq missiles iraniens ont visé un bâtiment du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran», a rapporté à l'AFP Tariq al-Haidari, maire de Koysanjaq. C'est dans cette localité que se trouvait l'antenne du PDKI, faction armée farouchement opposée au pouvoir iranien. «Il y a un mort et huit blessés. Il s'agit de Kurdes iraniens», a rapporté le ministère de la Santé de la région autonome.
«Nous avons toujours voulu un Irak prospère, libre et indépendant et nous ne voulons que du bien pour le gouvernement et la nation irakiens, mais nous ne tolérerons pas la présence armée continue de terroristes dans la région du Kurdistan et leurs actions contre la sécurité de l'Iran», a déclaré pour sa part le ministre iraniendes Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian.
3 000 «terroristes» au Kurdistan irakien ?
L'intervention iranienne dans la région limitrophe du Kurdistan irakien survient quelques jours après l'interview de John Bolton. A l'antenne de la chaîne de télévision BBC Persian, l'ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump a révélé le 7 novembre que «l'opposition [iranienne] est maintenant armée». Le néoconservateur précisait notamment que les armes provenaient des entrepôts des Bassidjis et du Kurdistan irakien, allié des Etats-Unis et d'Israël.
A ce titre, le chef d'état-major général des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, affirmait en octobre dernier que «l'Iran ne tolérerait pas la présence de 3 000 terroristes armés derrière les frontières du pays», blâmant au passage le soutien des Américains.