«Proportionnée et ferme» : telle sera la réponse de Téhéran en cas d'adoption par l'Union européenne (UE) d'un nouveau paquet de sanctions à son encontre, a déclaré ce 10 novembre le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.
«Les positions provocatrices, interventionnistes et non diplomatiques ne montrent pas de maturité et de sagesse», a tweeté le ministre iranien, après que l'Allemagne a annoncé vouloir faire adopter des sanctions européennes anti-iraniennes. «Saper des relations de longue date entraîne des conséquences à long terme. L’Allemagne peut choisir entre l’action commune face aux défis ou la confrontation. Notre réponse sera proportionnée et ferme» ajoute-t-il.
L’Allemagne peut choisir entre l’action commune face aux défis ou la confrontation
«Nous n'arrêterons pas», promet la diplomatie allemande
«Nous travaillons intensément sur le prochain paquet de sanctions. Nous voulons l'adopter la semaine prochaine», avait déclaré la veille, également sur Twitter, la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. «Nous n'arrêterons pas», affirmait-elle, avant d’ajouter que Berlin soutenait «les hommes et les femmes d'Iran, pas seulement aujourd'hui, mais aussi longtemps qu'il sera nécessaire».
Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir le 14 novembre à Bruxelles, alors que l'Iran est secoué depuis plusieurs semaines par des manifestations. Ces dernières font suite à la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs.
Téhéran dénonce des «ingérences»
Un drame dont s’étaient immédiatement emparées les chancelleries occidentales afin de condamner la République islamique d’Iran. Les autorités iraniennes ont tout aussi rapidement pointé du doigt «l’ingérence» et les «tentatives de déstabilisation» du pays perpétrées, selon elles, par des puissances étrangères.
Le 17 octobre, les Vingt-sept ont adopté une première volée de sanctions à l’encontre de la police des mœurs iranienne ainsi que 11 hauts fonctionnaires, dont le ministre des Télécommunications. Le jour même, Téhéran ripostait en adoptant des sanctions à l’encontre de plusieurs élus européens, de journalistes ainsi que d’organisations de l'UE accusées d'avoir «incité à la violence» et «provoqué des émeutes, des violences et des actes terroristes» en Iran. Des contre-sanctions elles-mêmes dénoncées par Bruxelles, qui avait fustigé des mesures «motivées par des raisons politiques».