Dans un communiqué ce 3 novembre, SOS Méditerranée demande l'aide d'Athènes, Madrid et Paris pour débarquer 234 personnes. L'ONG dit redouter de mauvaises conditions climatiques et fait état d'un amenuisement de ses provisions à bord de l'Ocean Viking, navire ayant secourus les migrants.
Depuis son premier sauvetage le 22 octobre, SOS Méditerranée a sollicité, comme à son habitude et conformément au droit maritime, les autorités de la zone de recherche, en Libye et à Malte, sans obtenir de réponse, a fait savoir à l'AFP la directrice et cofondatrice de l'ONG, Sophie Beau, par téléphone.
Refus attendu de l'Italie
Elle a ensuite sollicité l'Italie, mais la récente arrivée au pouvoir de la droite radicale anti-immigration, laisse présager d'une fin de non-recevoir. «Le ministre de l'Intérieur a visé l'Ocean Viking dans ses déclarations», rappelle Sophie Beau. Matteo Piantedosi a en effet annoncé avoir émis une directive avertissant les forces de police et les autorités portuaires que son ministère envisageait une interdiction d'entrée dans les eaux territoriales du navire affrété par SOS Méditerranée et du bateau allemand de l'ONG SOS Humanity.
Le 3 novembre, les deux navires n'avaient pas reçu de communication officielle sur une telle décision, mais «ils sont néanmoins confrontés à un blocage total en haute mer et à une interdiction implicite d'entrer dans les ports italiens», a détaillé SOS Méditerranée
«On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution»
L'ONG s'est alors tournée vers les autorités maritimes de la France, de l’Espagne et de la Grèce, «qui sont les plus à même d'apporter leur assistance, de faciliter la désignation d’un port sûr».
«C'est la première fois qu'on les sollicite», a expliqué Sophie Beau, qui précise que la demande a été faite le 2 novembre au soir. le 3 à la mi-journée, SOS Méditerranée n'avait reçu aucune réponse. La directrice a insisté : «On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution», en priorité en Italie ou à Malte, les Etats les plus proches de l'Ocean Viking, actuellement au sud de la Sicile.
Depuis le début de l'année, 1 765 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 1 287 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).