Le troisième Premier ministre britannique en deux mois Rishi Sunak a pris la parole ce 25 octobre devant le 10, Downing Street à Londres. S'il a exprimé le souhait de réparer les «erreurs» commises par son ex-rivale Liz Truss, contrainte à la démission après six semaines d'errements économiques, il a en revanche inscrit sa politique étrangère dans la continuité en renouvelant un ferme soutien à Kiev.
Rishi Sunak a ainsi qualifié de «guerre terrible» l'offensive menée par Moscou en Ukraine, et déclaré que le conflit devait se «terminer par un succès» pour cette dernière. Après lui avoir adressé les félicitations d'usage, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt sur Twitter à «continuer à renforcer» le «partenariat stratégique» entre l'Ukraine et le Royaume-Uni.
«L'Ukraine apprécie le soutien du Royaume-Uni dans sa lutte contre l'agresseur. Nous comptons sur une coopération plus étroite pour le bien-être commun et la victoire», a renchéri le chef de son gouvernement, Denys Shmygal.
De la même manière, le président américain Joe Biden, après avoir malencontreusement écorché le nom du nouveau dirigeant britannique en l'appelant «Rashid Sanook» la veille lors d'un discours à l'occasion de la fête indienne du Diwali, a fait part de sa volonté de continuer à renforcer la coopération entre les deux pays, incluant le soutien résolu des deux pays à Kiev.
Selon Moscou, les relations avec Londres resteront glaciales
A l'inverse, la Russie a indiqué qu'elle ne nourrissait «aucun espoir» d'une amélioration des relations avec le Royaume-Uni après la nomination de Rishi Sunak. «En ce moment, nous ne voyons aucune prémisse, aucun fondement et nous n'avons aucun espoir pour des changements positifs quels qu'ils soient dans l'avenir proche», a ainsi déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il a rappelé à cette occasion que «la Russie reste ouverte et prête à parler des questions difficiles à table des négociations», tout en précisant qu'elle ne le fera cependant pas «au détriment de ses intérêts».
La relation entre Moscou et Londres, déjà fort peu cordiale avant le déclenchement de l'offensive russe en février, n'a guère évolué au fil des changements de dirigeants britanniques : Boris Johnson était déjà engagé dans un soutien résolu du Royaume-Uni à l'Ukraine et Liz Truss, alors ministre des Affaires étrangères, avait déclaré en avril que la victoire de Kiev représentait «un impératif stratégique» et affirmé que Moscou devrait également évacuer la Crimée.
Elle avait également rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov le 10 février, dans un entretien que ce dernier avait qualifié de «dialogue de sourds». Devenue Premier ministre, elle n'avait engagé aucune inflexion en vue d'un dialogue plus apaisé avec Moscou.
Les déclarations de Rishi Sunak ce 25 octobre ne sont d'ailleurs guère surprenantes. Dans une lettre adressée aux Ukrainiens deux mois plus tôt publiée par le Kiyv Post, il avait ainsi écrit : «Quels que soient les changements ici dans notre pays, nous, les Britanniques, resteront toujours votre meilleur allié.»
Durant l'été, la formation de combattants ukrainiens au Royaume-Uni avait débuté en grande pompe avec la visite du secrétaire à la Défense Ben Wallace sur un terrain d'entraînement près de Manchester, Londres ayant prévu d'entraîner jusqu'à 10 000 combattants. De plus, malgré une situation économique difficile, le Royaume-Uni a déjà dépensé plusieurs milliards de livres sterling en aide militaire à Kiev.