International

L'acte de vandalisme contre le tableau de Van Gogh divise chez les écologistes

A la National Gallery de Londres, le jet de soupe à la tomate sur les Tournesols de Van Gogh protégé par une vitre a fait couler beaucoup d'encre sur les réseaux sociaux. L'acte a provoqué des réactions diamétralement opposées chez les écologistes.

Des personnalités politiques et médiatiques ont réagi à l'acte de vandalisme perpétré le 14 octobre à la National Gallery de Londres, par deux militantes du mouvement «Just Stop Oil». Fait notable : cette action coup de poing n'a pas fait l'unanimité au sein du mouvement écologiste.

L'eurodéputé Yannick Jadot a par exemple regretté une «caricature imbécile» selon lui pas à la hauteur des enjeux climatiques. «Je l’ai souvent dit : mon engagement écologiste est d’abord un engagement pour le "beau", le beau de la nature, du vivant humain et non humain, de la culture. Et Van Gogh c’est le "très beau" de la nature et de la culture.», a notamment commenté le candidat vert qui, aux dernières élections présidentielles, n'avait pas réussi à atteindre la barre des 5%.

A l'inverse, la députée parisienne Sandrine Rousseau, élue aux dernières législatives sous l'étiquette EELV/NUPES, a estimé qu'il s'agissait d'une initiative «hyper intéressante parce que très dérangeante». «La colère monte chez les jeunes contre l’inaction climatique. Et ils ont raison d’être en colère. Vraiment», a-t-elle ajouté.

De son côté, l'écologiste David Belliard, adjoint à la mairie de Paris, s'est offusqué que l'acte de vandalisme en question ait suscité plus de réactions que «la gravité de la situation» climatique. Ainsi, l'élu parisien se refuse pour sa part de condamner l'action des deux jeunes activistes et note qu'elle n'ont pas abîmer le tableau de Van Gogh qui se trouvait protégé par une vitre.

«Je ne suis pas fan de l'action mais quand même, au-delà du fait qu'au final, cela se réduit à une vitre salie – presque un geste artistique, mais c'est une autre histoire – cela me fait penser à ceux qui affirment que des mecs en laisse ou en robe à la gay pride desservent les combats LGBT», a-t-il plus tard répondu au journaliste Hugo Clément qui revendique son militantisme pour les causes animale et climatique.

Et revanche, le journaliste avait quant à lui dénoncé l'action des deux jeunes militantes : «Ce ne sont pas des "militants écologistes", ce sont des imbéciles.», avait-il immédiatement réagi à l'information en question.

En tout état de cause, cet acte de vandalisme a suscité une avalanche de réactions au-delà des écologistes français. Ainsi, l'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi a dénoncé pour sa part «un acte criminel». «Salir un chef-d'œuvre de Van Gogh n'est pas un geste écologiste [...] Quelle absurdité», a-t-il écrit sur Twitter.

Just Stop Oil, dont se revendiquent les deux militantes en cause, est un groupe activiste britannique qui affirme utiliser «la résistance civile» dans le but de s'assurer que le gouvernement du royaume s'engage à arrêter les nouvelles licences d'exploitation, et la production de combustibles fossiles. 

Trois militantes écologistes du mouvement Just Stop Oil, dont les deux qui avaient jeté de la soupe sur les Tournesols de Van Gogh ont comparu ce 15 octobre devant un tribunal de Londres. Elles ont plaidé non coupable.

En attente de leur procès prévu le 13 décembre, le juge les a remises en liberté à la condition qu'elles n'entrent dans aucun musée ou galerie, et n'utilisent plus de peinture ou de substance adhésive dans l'espace public.