L'interview d'Emmanuel Macron sur France 2 n'est pas passée inaperçue à l'international. Le ministère iranien des Affaires étrangères a en effet condamné le 14 octobre les propos tenus l'avant-veille par le président français, qui a exprimé sa solidarité avec les manifestants en colère contre la mort de Mahsa Amini.
Les propos d'Emmanuel Macron sont une «ingérence» et ils ont servi à encourager «des personnes violentes et des contrevenants», a déclaré le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans un communiqué.
Interrogé le 12 octobre lors d'une émission de la chaîne de télévision France 2, le chef de l'Etat français avait fait part de son «admiration» pour les «femmes» et les «jeunes» qui manifestent depuis la mort, le 16 septembre, de cette Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran.
«Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux qui se battent pour ces valeurs», avait-il insisté, assurant «défendre» et «soutenir» ce «qui se passe en Iran». «De manière très claire, la France condamne la répression menée aujourd'hui par le régime iranien», avait-il encore dit.
Les droits de l'Homme, un «outil» d'ingérence selon Téhéran
Nasser Kanani a déclaré qu'il était «surprenant» que Paris condamne les forces de sécurité iraniennes qui ont dû gérer des «personnes violentes et des émeutiers», alors qu'elle menace selon lui d'utiliser la force en réponse à des «grèves de salariés dans le secteur du pétrole et du gaz» en France.
«Il s'agit d'une hypocrisie manifeste qui prouve une fois de plus que les droits de l'Homme, dans le dictionnaire de nombreux gouvernements occidentaux prétentieux, ne sont rien de plus qu'un jouet et un "outil" pour atteindre des objectifs politiques et s'immiscer dans les affaires d'autres pays», a-t-il poursuivi.
Le décès en Iran de Mahsa Amini a déclenché la plus grande vague de manifestations depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l'essence dans ce pays riche en pétrole.