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Damas : un attentat fait 18 morts, le spectre du terrorisme hante toujours la Syrie

A Damas, 18 soldats ont été tués et une vingtaine blessés suite à l'explosion d'un bus militaire. Malgré la relative pacification du territoire et la défaite territoriale de Daesh, les troupes syriennes sont régulièrement prises pour cible.

Un engin explosif a explosé ce 13 octobre dans un bus militaire de la banlieue de Damas, faisant 18 morts et une vingtaine de blessés, rapporte le média local Sham FM. «Dix-huit soldats sont tombés en martyr et 27 autres ont été blessés dans un attentat terroriste avec un engin explosif contre un bus militaire dans la banlieue de Damas», précise pour sa part l'agence syrienne Sana.

Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières depuis des mois contre les troupes gouvernementales syriennes qui n'étaient pas sur une ligne de front. Les attaques de bus en particulier se sont multipliées, y compris dans la banlieue de Damas. Pour l'heure cet attentat n'a pas été revendiqué, bien que les troupes de Bachar el-Assad soient régulièrement prises pour cible par les djihadistes.

En juin, 13 militaires syriens avaient été tués dans une attaque contre un car revendiquée par Daesh dans la province de Raqqa, au nord du pays.

Recrudescence des actes terroristes en Syrie

En mars, dans la zone désertique non loin de Palmyre, Daesh avait fait exploser un bus militaire, tuant pas moins de 15 soldats. Malgré sa défaite territoriale en mars 2019 à Baghouz, la résurgence de Daesh est bien réelle. Des résidus de l'organisation sont toujours actifs sur le territoire syrien. De plus, les djihadistes profitent de la précarité de la population en raison des sanctions occidentales pour enrôler de nouveaux membres. Rien que sur l'année 2020, selon le site libanais Daraj, les djihadistes ont intensifié leurs opérations, tuant plus de 1300 soldats syriens, deux membres des forces russes ainsi que 145 miliciens pro-Iran.

En octobre 2021, un attentat similaire avait fait 14 morts dans la capitale syrienne. Deux explosifs avaient été placés sous un bus militaire. Cette fois-ci, l'attentat avait été revendiqué par les Brigades Qasioun. L'organisation terroriste avait indiqué sur les réseaux sociaux qu'elle poursuivrait ses opérations dans les zones contrôlées par le gouvernement en réponse aux «massacres quotidiens commis par le régime et ses milices dans le nord libéré» en référence à la dernière poche djihadiste d'Idlib.

Ainsi, même dans les zones récemment libérées par le pouvoir syrien et ses alliés russes et iraniens, le danger reste présent. A Deraa, province reprise par Damas en septembre 2021, les accrochages entre le gouvernement et les rebelles sont fréquents.

Quand les soldats syriens ne sont pas pris pour cible, les différents groupes djihadistes se combattent pour des questions de leadership et de gouvernance sur une zone donnée. En effet, les groupes terroristes encore présents en Syrie ont des sponsors étrangers différents. Depuis le 10 octobre, au moins 13 personnes ont été tuées, en majorité des combattants, dans des affrontements entre factions rivales dans le nord-ouest de la Syrie. 

Ces affrontements ont éclaté entre deux groupes djihadistes syriens proturcs, le Front al-Shamiya et la division Hamza, dans la ville d’Al-Bab dans la province d’Alep, après des accusations sur le meurtre d'un journaliste local. Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, s'est ensuite mêlée aux combats qui se sont étendus à plusieurs régions dont celle d'Afrine. «Les sources ont fait savoir que les affrontements se sont étendus à plusieurs zones dans la banlieue d’Alep, dans lesquels les terroristes avaient utilisé des chars, de l’artillerie lourde, des mitrailleuses et des armes moyennes, ce qui a obligé les habitants à recourir aux sous-sols des maisons et à fermer les commerces et écoles», rapporte Sana ce 13 octobre.