Mercredi 12 octobre
Le FSB a fait savoir disposer de nouveaux éléments confirmant selon lui l'implication de Kiev dans l'organisation de l'attentat du pont de Crimée. Les renseignements russes assurent par ailleurs avoir déjoué deux autres attaques.
Mardi 11 octobre
Onze pays d'Europe orientale, également membres de l'OTAN, ont condamné les frappes russes en Ukraine.
«Au nom de nos États, nous exigeons que la Russie cesse immédiatement d'attaquer des cibles civiles. Nous ne cesserons pas nos efforts pour traduire en justice les personnes responsables des crimes d'aujourd'hui», déclarent les chefs d'Etat de ces onze pays – membres du groupe de «neuf de Bucarest» (Bulgarie, République Tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Slovaquie) axé sur la coopération militaire, rejoints par le Monténégro et la Macédoine du Nord.
«Nous estimons que toute menace de la part de représentants russes d'utiliser des armes nucléaires est inacceptable. Dans ce contexte, nous réaffirmons notre engagement à protéger nos pays et nos alliés», ajoutent-ils dans la déclaration publiée par la présidence polonaise
Le service d'Etat ukrainien pour les situations d’urgence a publié sur Telegram un nouveau bilan des frappes menées par la Russie le 10 octobre. «Selon les données préliminaires, 19 personnes sont mortes et 105 ont été blessées», a-t-il fait savoir.
Selon la même source, plus de 300 localités en Ukraine sont toujours privées d'électricité.
Lundi 10 octobre
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son pays ne sera pas «intimidé» par les bombardements massifs menés par la Russie, qui ont touché d'importantes infrastructures énergétiques.
«L'Ukraine ne peut être que d'autant plus unie», a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, promettant des combats «encore plus douloureux» pour les troupes russes sur le front.
«Ces attaques ont tué et blessé des civils et ont détruit des cibles non militaires», a déclaré le président américain Joe Biden, assurant qu'elles ne feraient que renforcer le soutien américain à l'Ukraine et que les Etats-Unis continueraient «d'imposer un lourd coût à la Russie pour son agression».
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé, selon son porte-parole, «une escalade inacceptable de la guerre» en Ukraine.
«A ce stade, 10 personnes sont mortes et environ 60 ont été blessées dans tout le pays à la suite de tirs russes», a déclaré la police ukrainienne sur Facebook, précisant que des policiers, des enquêteurs et des criminologues rassemblent les «preuves des atrocités russes». Pour l'heure, Moscou, qui affirme avoir exclusivement ciblé les infrastructures militaires, n'a pas confirmé ce bilan.
Le numéro deux du conseil de sécurité de la Russie et ex-président Dmitri Medvedev a assuré que les frappes massives contre l’Ukraine n'étaient qu'un «premier épisode», appelant au «démantèlement total» du pouvoir politique ukrainien.
«Le premier épisode s'est joué, il y en aura d’autres», a-t-il écrit sur Telegram, après une réunion du Conseil sous la direction du président Vladimir Poutine. «De mon point de vue, [l'objectif] doit être le démantèlement total du régime politique de l'Ukraine», a-t-il affirmé.
Les multiples frappes ayant visé plusieurs régions ukrainiennes «ont atteint leur objectif», a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
Dans un communiqué publié sur son site internet, l'ambassade des Etats-Unis en Ukraine demande «instamment aux citoyens américains de se mettre à l'abri sur place et de quitter l'Ukraine dès maintenant en utilisant les moyens de transport terrestres privés disponibles lorsque cela ne présente aucun danger».
«La situation sécuritaire dans toute l'Ukraine est très volatile et les conditions peuvent se détériorer sans avertissement», estime l'ambassade, qui réitère ses conseils de sécurité à l'adresse des citoyens américains.
Vladimir Poutine a affirmé que l’Ukraine était à l’origine de l’explosion survenue sur le pont de Crimée le 8 octobre, une «attaque terroriste» qui fait suite à d’autres déjà lancées par «le régime de Kiev», plus précisément par ses services spéciaux. «Par ses actions, le régime de Kiev s’est mis concrètement au même niveau que les mouvements terroristes internationaux, que les groupes les plus odieux. Il est tout simplement impossible de laisser de tels crimes sans réponse», a ainsi affirmé le président russe.
En accord avec le ministère de la Défense, des «frappes massives avec des armes de hautes précision [...] contre les infrastructures énergétiques, de commandement militaire et de communications ukrainiennes» ont été lancées en retour ce 10 octobre.
Le président russe a promis que des «réponses dures» seraient adoptées suite aux agissements ukrainiens : «En cas de nouvelles tentatives d’organiser des attentats sur notre territoire, les réponses de la Russie seront dures et leur ampleur correspondra au niveau des menaces posées à la Fédération de Russie.»
Lors d'un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a fait part de son «extrême inquiétude» après la série de frappes sur l'Ukraine.
«Il a réaffirmé son soutien plein et entier aux côtés du président Zelensky, et l’engagement de la France à accroître son soutien à l’Ukraine en réponse aux besoins formulés par Kiev, y compris en matière d’équipement militaire», a par ailleurs indiqué l'Elysée.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à Olaf Scholz et Emmanuel Macron une réponse «dure» à la Russie à la suite de frappes de missiles sur plusieurs villes ukrainiennes.
«Nous avons discuté du renforcement de notre défense aérienne, de la nécessité d'une réaction européenne et internationale dure, ainsi que d'une pression accrue sur la Russie», a affirmé le président ukrainien sur Twitter. Dans le même temps, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s'est dit «profondément choqué» par les frappes.
Les réactions de certaines chancelleries occidentales tranchent avec leur silence lors de l'attaque visant le pont de Crimée dans laquelle trois personnes sont mortes. Vladimir Poutine avait dénoncé le 9 octobre un «acte terroriste» et accusé les services de renseignements ukrainiens d'en être les auteurs.
Le président russe Vladimir Poutine a réuni ce 10 octobre le Conseil de sécurité de Russie, dont il rencontre les membres permanents : principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée. Il y a notamment évoqué les multiples frappes qui se sont abattues ce même jour sur tout le territoire ukrainien, y compris Kiev.
L'armée ukrainienne, citée par l'AFP, a accusé Moscou d'avoir lancé 75 missiles sur plusieurs régions depuis le 10 octobre au matin, assurant que 41 d'entre eux avaient été abattus par la défense aérienne ukrainienne. La police ukrainienne a fait état de morts et de blessés. Selon le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, cité par Tass, des «infrastructures critiques» auraient été touchées. «Ils essayent de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre», a réagi Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, appelant les citoyens à rester dans les abris. Le dirigeant ukrainien a en outre évoqué des attaques contre l'«infrastructure énergétique» du pays. Il a évoqué des frappes, outre Kiev, sur Dniepr et Zaporojié, tandis que des responsables locaux ont fait état de bombardements sur Lviv, Kharkov ou encore Odessa.
Cette réunion intervenait dans le contexte d'une recrudescence des frappes en Ukraine à la suite de ce que Moscou qualifie d'«acte terroriste» perpétré par les services ukrainiens sur le pont de Crimée, Vladimir Poutine réunit ce 10 octobre le Conseil de sécurité de Russie.